La France a perdu un citoyen fidèle, un frère de l’humanité : adieu Monsieur Jean Ferrat (14 mars 10)

14 mars 2010

Ce samedi 13 mars 2010, un humaniste s’est éteint. Jean Tenenbaum, plus connu par le grand public sous le nom de Jean Ferrat, a fermé les yeux après avoir passé toute sa vie à nous les ouvrir.

Un chansonnier-poète

Jean Ferrat fut un chansonnier-poète comme il aimait à le dire, un ami fidèle, un compagnon de révolte. L’écriture de textes chantés par lui ou par d’autres furent son cri. Camarade de route du Parti communiste, il sût rester indépendant de corps (jamais encarté) et d’idées (des chansons comme Le bilan ou Camarade ne sont que des preuves supplémentaires de son intégrité et de son refus de se compromettre au nom d’un parti ou d’un leader). Le communisme, il l’aimait. C’était pour lui un idéal, mais il était conscient qu’il était et serait galvaudé par certains qui savent mettre l’espérance en des temps meilleurs au service de leur carrière. Jean Ferrat, lui, ne se voulait profitable qu’à ses semblables. Il offrit au monde ses textes, poèmes armés, chargés d’avenir, d’espérance et d’amour.

L’amour

L’amour semble bien avoir guidé ses pas. Il aimait les femmes (magnifiées sous sa plume et sous celle d’Aragon, dont il mit nombre de poèmes en musique), la justice (son âne se prénommait « Justice sociale »), et la France pour qui il composa Ma France (chanson censurée, une de plus…). Il aimait les Hommes, rêvait d’un monde d’équité et de peuples frères. L’horreur, l’inhumanité l’avait frappé dès son plus jeune âge. Lorsqu’il n’avait que 11 ans, son père fut déporté parce que né juif. Cette brisure permanente inspira son cri (Nuit et brouillard) et son engagement absolu à œuvrer pour la liberté.

« Je ne chante pas pour passer le temps »

Monsieur Jean Ferrat, vous étiez pour nombre de citoyens l’incarnation d’un combat quotidien. Vous rassuriez les Hommes par votre vigilance et votre perte est celle d’un frère. Une question se pose à nous : mais qui, oui qui reprendra le flambeau ? Vous déclamiez : « Je ne chante pas pour passer le temps ». Le temps de votre mémoire nous sera éternel.


Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales