Revue de presse

"La dérive de Merah liée à sa famille antisémite, selon son frère aîné" (AFP, 9 nov. 12)

11 novembre 2012

"Le frère aîné de Mohamed Merah attribue à l’influence néfaste d’une famille antisémite la dérive sanglante du jeune jihadiste franco-algérien qui avait tué sept personnes en mars dans le Sud-Ouest de la France dont quatre dans une école juive de Toulouse.

Dans un livre intitulé "Mon frère ce terroriste", Abdelghani Merah dénonce "cette atmosphère détestable qui s’accommode de l’antisémitisme" dans laquelle a grandi Mohamed Merah. [...]

Originaires de la région de Médéa, une zone pauvre au sud d’Alger sous contrôle islamiste dans années 90, les époux Merah ont élevé leurs enfants dans le mensonge et dans une ambiance chaotique faite d’abandons, de déménagements, raconte Abdelghani Merah, dans ce livre à paraître le 14 novembre en France aux éditions Calman Levy.

Il y a aussi les coups portés par un père qui multiplie les épouses et sème des enfants, en vivant de contrebande entre la France et l’Algérie et de trafic de drogue, affirme-t-il.

En Algérie, où les enfants se rendaient tous les étés pour des vacances, "l’écrasante majorité de la famille paternelle était acquise aux thèses du FIS (Front Islamique du Salut) et étaient par ailleurs sympathisants des GIA (Groupes islamiques Armés)" qui avaient revendiqué les attentats commis en France en 1995 et 1996.

"Incultes" et "ignorants", les parents étaient devenus "perméables à des idées rétrogrades" portées alors par les islamistes algériens mais qu’ils ont emportées en France où ils se sont établis, d’abord en banlieue de Paris puis dans la région toulousaine où naîtra Mohamed en 1988. [...]

Dès lors, l’antisémitisme va devenir "culturel" et "la détestation des juifs" s’exprimera sans fard.

"Souad (une des soeurs) et Kader (un des frères) vouent une haine à ceux qu’ils qualifient de +mécréants+ et singulièrement à tous les juifs sans distinction", accuse leur aîné.

Lui-même, qui s’est mis en couple avec une jeune femme dont une partie de la famille a des origines juives, en sera victime. "Kader me disait : "quitte ta sale juive", raconte-t-il dans un entretien à Libération où il dit avoir reçu en 2003 des coups de couteau de ce même frère.

L’auteur ne se fait "aucune illusion sur l’extrémisme de Kader et de Souad qui soutiennent les moudjahidine, vantent les actions des criminels et ne montrent pas un grand respect pour la vie humaine de ceux qu’ils appellent les mécréants et qu’il considèrent comme leurs ennemis".

Pour Abdelghani, Abdelkader, le seul mis en examen dans le dossier des tueries de Toulouse et Montauban, "devait connaître depuis longtemps les intentions jihadistes de Mohamed et probablement sa volonté de passer à l’acte sur le terrain français". [...]

"Mon frère, avant de sombrer dans le fanatisme, a vécu dans un environnement familial qui au mieux le prédestinait à la délinquance, au pire au terrorisme. Il était d’une certaine manière programmé malgré lui et dès son jeune âge pour devenir un hors-la-loi. Tout comme les autres membres de notre fratrie dont moi-même".

"Mohamed Merah était tout simplement devenu, après plusieurs années de délinquance, un islamiste fanatisé qui voulait lancer sa +guerre+ contre l’Etat et contre ceux qu’il appelait les +mécréants+. Toute autre explication serait fantaisiste et relève du fantasme", écrit Abdelghani, "hanté" depuis le 21 mars par le visage des victimes de son frère."

Lire "La dérive de Merah liée à sa famille antisémite, selon son frère aîné".


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