Revue de presse

"La cause animale fait le procès de l’homme" (Le Figaro Magazine, 28-29 oct. 22)

30 octobre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"L’antispécisme tient l’animal pour victime et l’homme pour coupable, en particulier les mâles (qu’on se souvienne des polémiques stériles sur la virilité et le barbecue) et l’homme occidental plus encore, puisqu’il a inventé l’élevage en batterie.

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[...] L’antispécisme, qui refuse les « discriminations » entre espèces, lesquelles relèveraient du spécisme (un « racisme » contre les animaux, en somme), est une idée toute simple : le droit et la morale ne devraient plus reposer sur les droits de l’homme, puisque ceux-ci sont spécistes. Mais sur l’intérêt de chaque être vivant, selon ses dispositions biologiques.

En clair, la capacité de ressentir de façon subjective la souffrance (la « sentience ») crée du même coup un droit à ne pas être heurté, blessé ou tué. Si elle est admise, cette seule prémisse suffit à décréter des droits pour tous les animaux sensibles, et du même coup une liste d’interdits : abolition de l’élevage et de la chasse, disparition de l’industrie du cuir ou de la fourrure, et même du lait (vous pensez bien, c’est un viol !), du miel (le fruit du travail servile de colonies entières d’esclaves !) ou encore des promenades à dos de poney dans les allées du jardin du Luxembourg. Le lecteur sceptique s’assurera de lui-même qu’aucune de ces revendications n’est inventée : toutes sont défendues très sérieusement.

À Paris, l’association Zoopolis postule que nous devons élargir les frontières de la cité politique à l’ensemble des animaux. Comme ces derniers s’obstinent à ne pas vouloir réclamer des droits par eux-mêmes (tiens donc, ne serait-ce pas qu’il existe un lien intime entre les droits de l’homme et précisément, chez l’homme, l’existence d’une conscience politique ?), alors on les réclame à leur place, et en leur nom. Au grand bonheur des rats d’égout par exemple - pardon, des surmulots, puisqu’il ne faut pas employer de terminologie stigmatisante -, qui prolifèrent à la faveur du réchauffement climatique et que l’on suggère d’éloigner par des « solutions non létales ».

L’une des têtes d’affiche du Parti animaliste, Sandra Krief, est conseillère municipale à Grenoble en charge de la condition animale. Sa place centrale dans le dispositif politique conduit par l’écologiste Éric Piolle lui permet d’essayer, à la façon d’un laboratoire politique, de transcrire ses lubies en action municipale. Ça promet de n’être pas triste. L’élue est signataire d’une tribune en faveur d’une « cohabitation pacifique » avec les animaux nuisibles ou invasifs (pardon, il faut dire « liminaires ») : rats, pigeons… et même les punaises de lit.

« Nos villes seraient bien tristes sans eux », écrit-elle. Qu’importe que la plupart des maladies infectieuses transitent par ces rongeurs tout sauf inoffensifs : l’éthique animale raisonne à partir d’impératifs catégoriques, donc absolus par définition. Les plus excités de ses apôtres écrivent sur les devantures des boucheries que l’élevage est un holocauste. Aux Estivales de la question animale, on récite comme les versets d’une Bible les extraits d’un classique de la littérature antispéciste : Un éternel Treblinka de Charles Patterson. Des tapettes à souris aux battues aux sangliers en passant par les entrecôtes de charolaise, ce serait selon eux la Shoah tous les jours. [...]"

Lire "Quand la cause animale fait le procès de l’homme".


Voir aussi dans la revue de presse le dossier Le Figaro Magazine : "L’offensive woke" (28-29 oct. 22), le dossier Abattage rituel dans Alimentation, “halal”, casher... dans Islam, les rubriques Grenoble, Paris (note du CLR).


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