24 juin 2011
“Quand Washington, par le biais de son ambassade à Paris, drague les leaders de la diversité et... les élites de demain.
En mars 2010, le public découvre le nom d’Ali Soumaré, candidat PS aux élections régionales, qualifié à tort par ses adversaires de "délinquant multirécidiviste". Ce responsable associatif, très engagé sur le terrain lors des émeutes à Villiers-le-Bel, est inconnu en France. Pas aux Etats-Unis. Identifié depuis plus de deux ans comme "jeune leader des quartiers issu de l’immigration", Ali Soumaré a déjà été reçu plusieurs fois à l’ambassade américaine à Paris. [...]
Dès 1947, les Etats-Unis ont mis en place un programme d’échange afin de tisser des liens entre les élites de part et d’autre de l’Atlantique : en leur temps, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé en ont bénéficié. Tout comme des centaines d’étudiants, de professeurs, de chercheurs, d’artistes, d’intellectuels, de chefs d’entreprise... Mais près de dix ans après l’attentat contre le World Trade Center, le but de ces échanges a évolué : "Le 12 septembre 2001, nous avons fait le constat que, visiblement, certains musulmans ne nous aimaient pas, explique avec humour Paul Patin, porte-parole à l’ambassade. Il fallait jeter des ponts entre nos deux mondes, apprendre à nous connaître. On est plus prêt à coopérer avec quelqu’un que l’on apprécie, et en qui l’on a confiance."
L’approche est évidemment pragmatique. "Les Américains font le pari d’une recomposition des élites vers plus de diversité, analyse Vincent Geisser, sociologue et chercheur spécialiste de l’islam. Ils sont dans une logique prospective de long terme : qui est susceptible de peser en 2030 ?" ”
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
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