31 décembre 2012
"Bart De Wever, le dirigeant indépendantiste flamand, est parti en flèche contre le discours antipopuliste prononcé, lundi 24 décembre, par le roi Albert II. Au point de menacer de réduire le rôle constitutionnel de ce dernier et de le priver, à l’avenir, de tout rôle dans la formation des gouvernements. En réduisant ainsi l’influence du palais de Laeken, la Nouvelle Alliance flamande (N-VA) aurait le champ libre et pourrait dicter ses conditions à la minorité francophone après les prochaines élections législatives, en 2014.
Le roi des Belges avait, dans son message de Noël, invité à "la lucidité et à la vigilance" face aux discours populistes qui recherchent, disait-il, des boucs émissaires, tels que "l’étranger ou les habitants d’une autre partie de leur pays". Ce n’est, a expliqué M. De Wever, que parce que des journaux ont désigné son parti comme la cible de ce discours et à la suite d’un déluge de courriels de protestation qu’il s’est décidé à répliquer, jeudi 27 décembre.
Dans une tribune publiée par le quotidien flamand De Standaard, puis sur un plateau de télévision, M. De Wever a, comme à son habitude, utilisé deux types de discours. L’un de belle tenue intellectuelle, avec des références aux monarchies britannique et néerlandaise pour estimer qu’une démocratie moderne ne peut s’accommoder de l’intervention politique d’un roi.
L’autre, plus terre à terre, dénonçant entre autres le fait que la maison royale ne paie pas d’impôts, utilise à sa guise les avions militaires ou s’offre des yachts sur le dos des contribuables. "Albert II trouve que je suis un fasciste. Je me demande s’il peut continuer à jouer son rôle", a-t-il déclaré sur la chaîne VIER.
Manifestement piqué au vif par la comparaison que le souverain avait établie entre la période actuelle et les années 1930 - au cours desquelles une partie du mouvement flamingant a glissé vers le fascisme -, M. De Wever a vivement répliqué en évoquant le rôle de Léopold III, le père du roi.
"A l’époque aussi, explique-t-il, nous avons été confrontés à un souverain qui est sorti de sa neutralité. Il souhaitait opérer des choix politiques, si nécessaire contre le gouvernement. Durant la guerre, il est même allé prendre le café à Berchtesgaden [le lieu de villégiature d’Adolf Hitler]. Cela a conduit à la crise institutionnelle la plus grave de tous les temps et mené le pays au bord de la guerre civile."
M. De Wever estime qu’Albert II aurait, dès lors, dû retenir les leçons du passé. Et il estime "scandaleuse" l’attitude d’Elio Di Rupo, le premier ministre, qui a contresigné l’intervention royale. [...]"
Lire "L’indépendantiste flamand Bart De Wever s’attaque au roi des Belges".
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