29 juillet 2010
"Le 1er juillet dernier, à l’occasion de sa toute dernière session de l’année, le Conseil supérieur de l’éducation a adopté un projet qui a vivement inquiété les syndicats d’enseignants, toujours vigilants, même dans la torpeur de l’été. Car, après les sciences économiques pour les classes de seconde, c’est au tour du programme d’histoire en première d’être amputé de son volet social. Exemple, la IIe République, la Constitution instaurant la « démocratie sociale », disparaîtront des manuels.
« Tout un symbole », se désole François Da Rocha Carneiro, de l’Association des professeurs d’histoire et géographie. Plus généralement, les nouveaux contenus feront la part belle aux « grands hommes »… au détriment des mouvements collectifs. Par exemple, le chapitre consacré aux combats menés par les ouvriers pour les conquêtes sociales sera tout simplement supprimé ! Même chose pour celui évoquant les idéologies nées au XIXe siècle. Du coup, le socialisme ne sera plus étudié comme une philosophie politique, mais uniquement en tant que fondement de la dictature stalinienne. Le libéralisme, quant à lui, « ne sera plus considéré comme une doctrine politique, mais comme un modèle qui s’est naturellement imposé à tous », note l’APHG. Et d’ajouter : « C’est une vision particulière, très orientée politiquement, de l’histoire de France ».
Quant au soulèvement du peuple parisien en 1848 autour de la forme républicaine de l’Etat, ou aux révoltes des travailleurs lors de la Commune de Paris, le nouveau programme n’en dira plus un mot ! Exit, donc, l’étude de la contestation populaire et de son impact sur le cours de l’histoire. Est-ce vraiment étonnant dans un contexte de crise économique et d’exacerbation des tensions sociales ? Enseigner aux jeunes générations que les grèves et les manifestations peuvent être efficaces, vous n’y pensez pas, ma chère !
Anna Topaloff"
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
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