par Jacques Lafouge, vice-président du Comité Laïcité République. 8 novembre 2021
Quand nous étions jeunes, un jeu nous occupait les jours de pluie : le jeu du furet. Assis tous en rond nous faisions circuler un anneau le long d’une ficelle et à un signe l’un d’entre nous devait deviner qui avait l’anneau caché dans sa main.
Il se trouve que les religions et singulièrement les deux plus importantes en France agissent de même. On croyait depuis 1905 que les religions étaient séparées de l’Etat et que celui-ci ne les reconnaissait pas sauf sur le thème de l’ordre public.
Dire que cela leur convenait serait dire un mensonge. Même si en apparence elles semblaient s’accommoder de la situation et après beaucoup de résistance à la « Gueuse », elles n’ont jamais désarmé.
La plus ancienne en France, la catholique, avait régné sur le peuple et sur les rois pendant un millénaire. Sans doute avait-elle pris des distances vis-à-vis de Rome et avait résisté sous Louis XIV à la disparition projetée du « gallicanisme » qui lui assurait une certaine autonomie.
Depuis 1905 elle travaille, comme le furet, à se faire de nouveau reconnaître et l’islam, tard venu, tente la même démarche à son profit. Certes des textes existent qui les séparent de l’Etat, elle feignent de les ignorer et tentent par le biais des lobbys de se faire discrètement reconnaître.
Les éditions Clovis font paraître des ouvrages qu’il faut lire pour s’apercevoir que les anciennes conceptions n’ont pas disparu. On les trouvera exposées dans Ils l’ont découronné de l’évêque dissident Lefèvre, ou dans l’ouvrage collectif La Laïcité, quand César se fait dieu.
On objectera qu’il s’agit de minorités, mais on remarquera aussi que ce minorités agissent et manifestent devant une majorité non pas consentante ou muette mais qu’on a fait taire. L’Eglise semble parfois changer. En fait elle repeint la façade mais garde à l’intérieur les anciennes cloisons, les meubles et les peintures.
Une prochaine semaine on publiera la page de couverture de : Quand César se fait dieu, et les commentaires couleront de source.
A suivre
Voir aussi Les chroniques de Jacques Lafouge dans Contributions (note du CLR).
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