2 octobre 2012
"Formé autour de chercheurs et d’élus, ce sulfureux [sic] groupe de réflexion capitalise sur la défense des habitants de ces zones périurbaines, de plus en plus tentés par l’extrême droite."
"C’est un petit groupe d’agitateurs d’idées à la marge du PS. Mais si la Gauche populaire - c’est son nom - n’a pas (encore) la force du nombre, son influence idéologique est grandissante. Ce collectif « informel », qui agace nombre de socialistes, regroupe des intellectuels et quelques élus. Son acte fondateur fut la publication, en novembre 2011, du livre collectif Plaidoyer pour une gauche populaire et son objectif affiché, la reconquête du vote des catégories populaires « intégrées » habitant les zones périurbaines. Des millions de Français qui seraient de plus en plus tentés par le vote FN quand ils ne choisissent pas majoritairement l’abstention. Des « oubliés de la démocratie », selon l’expression du directeur de l’institut de sondages Viavoice, François Miquet-Marty. Autant d’électeurs potentiels que le PS aurait négligés depuis une vingtaine d’années et qui « ne vivent ni dans l’assistance ni dans l’aisance, ni dans les banlieues les plus déshéritées ni dans les centres-ville privilégiés, mais qui se sentent aujourd’hui négligés », cible la Gauche pop dans son plaidoyer originel. « Notre première victoire idéologique, c’est d’avoir rendu les petits blancs de nouveau légitimes à gauche », s’enorgueillit François Kalfon, conseiller régional d’Ile-de-France, spécialiste de l’opinion au PS et l’un des principaux animateurs de la Gauche populaire avec le député socialiste Laurent Baumel, son compère depuis leur jeunesse chevènementiste, et le politologue Laurent Bouvet, qui prendra en janvier la tête du Cevipof, un centre de recherche de Sciences-Po.
« Chiffons rouges ». Pour renouer le lien avec ces « invisibles », affirme Kalfon, qui les décrit comme une clientèle électorale nécessaire aux victoires du PS, « il faut déjà arrêter de les traiter de beaufs avinés parce qu’ils ont une maison Phénix, et comprendre que si, après avoir marné comme des bêtes ils ont envie d’une grosse voiture, ça ne fait pas d’eux des fascistes ». Et pour ne pas les « hystériser », pas question, selon lui, « d’agiter des chiffons rouges » sous les yeux de ces « petits blancs ». Par « chiffons rouges », comprendre les mesures « sociétales » comme le droit de vote des étrangers ou l’adoption par les couples homosexuels, des sujets qui mériteraient, selon la Gauche populaire, de passer au second plan de l’agenda gouvernemental. En tout cas, « après les priorités économique et sociales », martèle Baumel. Et Bouvet d’assurer que « la gauche a substitué la défense des minorités et le multiculturalisme à l’égalitarisme », avant de pointer, sur un registre que ses collègues ne goûtent guère, « l’insécurité culturelle » et même « l’insécurité identitaire » des catégories populaires tentées par un vote « populiste ». [...]
Dans la galaxie des laboratoires d’idées proche du PS, Terra Nova est la bête noire de ces défenseurs des « petits blancs ». Une bonne partie de l’avenir de la Gauche pop s’est jouée en mai 2011, lors de la publication par le think tank de son rapport « Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ? » Alors que la fondation y acte le divorce électoral entre le PS et les catégories populaires, Baumel et Kalfon publient la même semaine l’Equation gagnante, sur la ligne qui sera celle de la Gauche pop. Une production censée servir à « greffer le gène du républicanisme et de la nation », selon Kalfon, au futur candidat DSK, cet « économiste mondialisé ». Mais quelques jours plus tard, le 14 mai, leur champion explose en vol avec l’affaire du Sofitel."
Lire "L’entre-deux-France dans l’œil de la Gauche populaire".
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