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“L’Ecole laïque en danger” (Libre Pensée, 30 août 11)

30 août 2011

“Appel du Congrès National de la Libre Pensée (Foix 2011)

[...] Alors qu’à la Libération les principes républicains bafoués par Vichy avaient été restaurés, une véritable entreprise de démolition de l’Ecole laïque est organisée à partir du sommet de l’Etat depuis un demi-siècle. [...]

Depuis 50 ans, la reconquête est planifiée par une privatisation de l’Ecole publique, une destruction des savoirs, des disciplines, des diplômes, dans un programme impulsé par la hiérarchie catholique et relayée par ses agents au sein de partis, de syndicats et d’associations, acquis à la doctrine sociale de l’Eglise. [...]

[La] privatisation en marche de l’Ecole publique laïque trouve aujourd’hui sa traduction accélérée dans les mesures suivantes :

  • La désignation d’établissements privés confessionnels comme centres d’examens du baccalauréat où les enseignants du public – fonctionnaires d’Etat - sont convoqués au mépris de leurs droits et obligations statutaires, en particulier de leur droit à la liberté de conscience.
  • La remise en cause du monopole de l’Etat de la collation des grades que cette pratique signifie et qui s’est traduite dans les accords Kouchner-Vatican de décembre 2008, l’Etat s’engageant à reconnaître les diplômes délivrés dans les universités catholiques.
  • La suppression à la rentrée 2011-12 de 8967 postes dans l’enseignement primaire public (14 367 suppressions pour l’ensemble primaire + secondaire publics). Suppressions fermes et définitives dans le public, mais pas dans le privé puisque le ministre vient de rétablir 200 postes dans l’enseignement primaire privé !
  • La diminution constante de la capacité d’accueil des écoles maternelles, mises en concurrence avec les crèches et les jardins d’accueil payants (tant publics que privés).
  • La loi Carle obligeant les maires à financer la scolarité d’élèves scolarisés dans des écoles privées d’une autre commune.
  • La volonté, dans le cadre de la « réforme territoriale, de dissoudre les syndicats intercommunaux de regroupements pédagogiques (RPI), afin de procéder à des fusions et de faire disparaître les écoles rurales.
  • La tentative de mettre en place des EPEP (« Etablissements Publics d’Enseignement Primaire »), gérés par une « communauté éducative » élaborant un « contrat éducatif » propre à chaque établissement.
  • L’extension du « programme pédagogique ECLAIR » (« Ecole Collège Lycée - programme - Ambition Innovation Réussite ») totalement dérogatoire à toute la réglementation de l’Education Nationale et remettant en cause le statut de fonctionnaire notamment par la liberté accordée aux chefs d’établissements de recruter eux-mêmes tous leurs personnels sur « profil ».
  • La diminution drastique, dans l’enseignement professionnel, des heures de cours pratiques et théoriques, la suppression de filières entières, voire même d’établissements ; et dans l’enseignement technologique, la suppression définitive des séries industrielles (STI) et de laboratoire (STL).
  • L’autonomie des universités qui livre les établissements à la concurrence et aux fondations privées.
  • La « mastérisation » de la formation des enseignants qui se traduit par la suppression de toute formation professionnelle et qui organise le recours massif à des enseignants hors statuts (CDI, étudiants, etc…).

[...] Le congrès national de la Libre Pensée lance donc un appel solennel aux citoyens, à tous les républicains, aux partis, syndicats, associations, aux maires, à tous ceux qui sont attachés à la laïcité de l’Ecole et de l’Etat,

Il faut sauver l’Ecole laïque ! [...]

Il faut sauver les acquis de la Révolution française, de La Commune de Paris de 1871, des lois républicaines de 1881, 1882, 1886, et 1905.

Cela exige :

  • Le respect du serment de Vincennes de combattre pour l’abrogation de la loi Debré
  • L’abrogation de toutes les lois anti-laïques
  • L’extension de la loi de 1905 en Alsace-Moselle et dans les collectivités territoriales d’Outre Mer
  • L’annulation des 14 367 suppressions de postes dans l’enseignement public à la rentrée 2011
  • Le retour au principe républicain : « A école publique fonds publics, à école privée fonds privés »
  • L’annulation de la décision d’organiser les examens dans les établissements privés et le respect des lois de 1880 et de 1905

Pour que la laïcité, la liberté de conscience de tous soient respectées : la religion doit rester hors de l’Ecole.”

Lire “L’Ecole laïque en danger”.


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