(M Le Magazine du Monde, 11 nov. 23) 12 novembre 2023
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Militant d’extrême gauche, Jonas Pardo a longtemps passé sous silence ses origines juives. Jusqu’au jour où, après la tuerie de l’Hyper Cacher, à Paris, en 2015, il a décidé de tendre un miroir à son propre camp, qu’il juge rongé par le déni d’un antisémitisme latent. Le trentenaire dispense depuis deux ans des formations visant à déconstruire le racisme antijuif."
Lire "Jonas Pardo, celui qui veut déconstruire l’antisémitisme au sein de la gauche".
"[...] Le débat public ne ressemble plus à rien, selon lui : « Chaque groupe politique ne voit l’antisémitisme que chez l’autre. » A ses yeux, la droite se trompe lorsqu’elle postule une rupture historique entre un ancien antisémitisme d’extrême droite et un nouvel antisémitisme porté par la gauche, qui serait le fait des musulmans. De la même manière, la gauche fait erreur lorsque, en réaction, elle affirme que l’antisémitisme a été remplacé par l’islamophobie ou que les juifs sont ciblés non à cause de l’antisémitisme mais en raison de la politique menée par Israël.
« Ces théories sont problématiques parce que l’antisémitisme devient un objet instrumentalisé dans une lutte partisane – d’un côté pour défendre les valeurs de la République et de l’autre pour défendre la Palestine, souligne-t-il. Je fais partie d’une gauche qui tente d’émerger et qui dit que l’antisémitisme, ce sont les antisémites. » [...]
Malgré tout, il pense que seule la gauche est en mesure de lutter contre ce fléau. Il lui semble que le réflexe antisioniste à gauche, qui parfois mène à l’antisémitisme, relève plus d’une sorte de « marqueur identitaire » mêlé d’inculture que d’une véritable analyse. En formation, lorsqu’il demande à ceux qui se disent « antisionistes » de définir le concept, ils ont généralement du mal. L’éventail est large, allant de « je suis critique de la politique israélienne » (Jonas Pardo met tout le monde à l’aise en répondant « oui, moi aussi ») à « je suis contre l’existence de l’Etat israélien » (il s’agit alors de montrer en quoi vouloir la disparition de ce pays relève aujourd’hui de plus en plus du racisme antijuif). [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse tout le dossier Gauche et antisémitisme (note de la rédaction CLR).
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