29 avril 2012
"Le fossé qui s’est creusé entre une partie des élites et le peuple n’est pas une simple affaire d’inégalités et de scandales financiers, elle renvoie en même temps à une façon de faire de la politique placée sous le signe d’un "changement" perpétuel, d’une fuite en avant. La façon dont s’est construite l’Union européenne est l’un des exemples les plus frappants, quand des politiques se montrent incapables de tenir un discours clair et cohérent sur l’articulation de la nation et de l’Union européenne. C’est toute une opposition sommaire qui s’est mise en place, enfermant le débat public dans un faux choix entre un repli nationaliste et xénophobe et une ouverture culturelle qui tend à se représenter le monde comme une vaste société que la morale, les droits de l’homme et l’écologie suffiraient à réguler. La question de l’immigration n’échappe pas à cette représentation angélique qui dénie la spécificité de notre culture et du modèle français républicain d’intégration. Que signifient, du reste, les idées de "candidats de la diversité" et de "minorités visibles" dans le cadre du modèle républicain de citoyenneté dont on ne cesse en même temps de se réclamer ?
Nombre d’élus et de militants de gauche n’ont pas partagé ces dérives, mais la peur d’être qualifiés de "réactionnaires" par un milieu parisien, restreint mais influent, en a fait taire beaucoup. François Hollande opérera-t-il dans ce domaine une difficile "synthèse" ou saura-t-il rompre clairement avec les impasses d’un petit milieu pour, comme il le dit, parler aux électeurs du Front national et rassembler le pays ?"
Lire "Quand le Front national prospère sur l’aveuglement d’une gauche bien-pensante".
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales