13 février 2018
"[...] Il ne se contente pas de souligner l’unité profonde de la civilisation libérale, il est aussi un prodigieux analyste du malaise qu’elle engendre. Il dissèque son paradoxe profond : pourquoi, alors qu’elle proclame la liberté, aboutit-elle à une société où il n’y a jamais eu autant d’interdictions ? Pour le philosophe, la judiciarisation tous azimuts est la conséquence directe de la volonté d’organiser la société autour d’une éthique minimale. « Il ne faut pas nuire à autrui », dogme unique du libéralisme libertaire aboutit à « tout ce qui pourrait nuire à autrui est susceptible d’être interdit ». Surgit alors le politiquement correct, cette euphémisation du langage destinée à pallier l’absence de décence commune. Dans Impasse Adam Smith, Jean-Claude Michéa résume magnifiquement ce paradoxe : « Quand donc la tyrannie du politiquement correct en vient à se retourner contre la tyrannie du plaisir, on assiste au spectacle étrange de mai 68 portant plainte contre mai 68, du parti des conséquences mobilisant ses ligues de vertu pour exiger l’interdiction de ses propres prémisses. » [...]"
Lire "Jean-Claude Michéa, généalogie intellectuelle d’un socialiste conservateur".
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