Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

[...] Vous reconnaissez à Jean-Michel Blanquer d’avoir eu à cœur de « modifier en profondeur » le système. Pourquoi a-t-il échoué ?

Il n’a pas pu réussir car les ministres passent tandis que la techno­structure de l’Éducation nationale – dont l’idéologie pèse depuis la formation des maîtres jusqu’aux programmes – demeure. Jean-Michel Blanquer n’a touché ni aux programmes ni au collège, qu’avait déstructuré Najat Vallaud-Belkacem. Cela supposait de taper un peu sur la table. Il y a une question de budget, mais il faut aussi un courage pédagogique que n’a jamais eu Jean-Michel Blanquer. [...]

On vous sait très critique à l’égard de l’Éducation nationale depuis longtemps. N’êtes-vous pas trop pessimiste, voire caricatural ?

Cela fait un peu plus de vingt ans que je me bats et, depuis vingt ans, j’ai le sentiment d’être Cassandre, de hurler dans le vide. Pour avoir été moi-même au jury du Capes, je savais que le dernier tiers des candidats qu’on intégrait, je ne les souhaitais pas à mes enfants. Il est évident que, pour reprendre le titre de mon livre, on fabrique des crétins de façon préméditée, intentionnelle, calculée. La France s’enfonce dans les classements Pisa. L’école de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est morte."

Lire "Jean-Paul Brighelli : "L’école est essentielle pour le système libéral, elle perpétue des oligarchies"".