Revue de presse

J. Dion : "Henri Peña-Ruiz, cible d’un procès en sorcellerie" (Marianne, 30 août 19)

Jack Dion, directeur adjoint de la rédaction de "Marianne". 1er septembre 2019

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"[…] Henri Peña-Ruiz a eu beau s’expliquer, renvoyer à ses propos, exciper que nul ne pouvait sérieusement lui intenter un procès en racisme, le mal est fait, initié par des personnes qui savent ce qu’elles font, et qui profitent des ambiguïtés qui persistent ici et là sur le sujet capital de la laïcité, notamment chez les Insoumis. En effet, si quelques responsables de LFI ont eu le courage de dénoncer ce procès de Moscou à Toulouse, d’autres ont brillé par leur silence, parfois même leur connivence avec les idiots utiles de l’islamisme qui agissent dans l’ombre.

Finalement, cette affaire agit comme un révélateur. Elle traduit l’impasse dans laquelle se retrouve une partie de l’intelligentsia formée aux idéaux du marxisme, orpheline des lendemains qui chantent, et qui a troqué les prolétaires pour les musulmans, comme si ces derniers symbolisaient le nouveau sel de la terre promise. On est ainsi passé de Jaurès à Plenel et du combat universaliste au front communautariste, avec le droit au voile pour toutes comme horizon libérateur.

Désormais, quiconque dénonce les dogmes les plus rétrogrades de l’islam - ce que font nombre de musulmans - est suspecté de crime contre l’humanité. On ne compte plus les cabales savamment orchestrées par Mediapart et par le bras armé de l’islam politique qu’est le CCIF (Comité contre l’islamophobie). Il suffit de ne pas s’enthousiasmer pour le burkini dans les piscines pour être transformé en machiste antimusulman. Pour certains, toute remarque critique sur l’islam relève du blasphème, notion religieuse n’ayant rien à faire dans le débat public. Une frange non négligeable du milieu universitaire va même jusqu’à soutenir les thèses des « Indigènes de la République », lesquels, à défaut d’être Indigènes et républicains, sont de vrais racistes.

On a du mal à réaliser que cela puisse se passer au pays de Charb, de Tignous, de Cabu, de Wolinski et de toutes les victimes des frères Kouachi. Le procès en « islamophobie » présumée a été une des constantes des attaques contre Charlie Hebdo. Des libelles se sont transformés en fatwa idéologique contre un journal systématiquement accusé de xénophobie. Des organisations musulmanes ont trainé Charlie Hebdo en justice pour tenter de le faire taire. Des gens qui disaient se situer du même côté que l’équipe de Charlie Hebdo (la gauche de la gauche, pour dire vite) ont instruit en permanence un procès en suspicion à l’égard des caricaturistes, accusés de dérive « laïcarde », comme on dit chez ces gens-là, qui n’hésitent pas à reprendre une formule née sous la plume de Charles Maurras. […]"

Lire "Henri Peña-Ruiz, cible désignée d’un procès en sorcellerie".



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