21 mars 2013
"Comment réagissez-vous à la décision de la Cour de cassation ?
JEANNETTE BOUGRAB. Je ressens une profonde tristesse. C’est un jour sombre pour la République. Alors que, de l’autre côté de la Méditerranée, certains paient de leur vie le combat pour la laïcité, une digue a cédé aujourd’hui en France. La dernière digue… Le juge suprême qu’est la Cour de cassation en France estime ni plus ni moins que le principe suprême de laïcité, pourtant inscrit dans l’article 1 de la Constitution, ne s’applique qu’au public et pas au privé !
En quoi cette décision est-elle grave ?
D’abord, parce que va se poser la question de l’existence même de cette crèche à Chanteloup-les-Vignes. La salariée licenciée réclame 100 000 € de dommages et intérêts ! Si elle disparaît, plus de 120 familles risquent de se retrouver sans mode de garde, des femmes ne pourront plus aller travailler. Ensuite, parce que cette décision ouvre une brèche considérable dans le droit du travail pour les entreprises.
Pourquoi ?
Parce qu’après un tel arrêt, qui opère aussi clairement une distinction entre le service public et le privé, toute entreprise qui ne reverrait pas son règlement intérieur interdisant le port de signes religieux, voile ou turban, risque désormais de se voir attaquée par une ou un employé. [...]"
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
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