Yann Diener, psychanalyste, chroniqueur à "Charlie Hebdo". 3 mars 2023
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Ce qui est refusé par le paranoïaque, c’est autant cette jouissance que le reproche qu’il pourrait se faire d’avoir joui : il fait le choix de reprocher à son prochain le plaisir ou la frustration qu’il a éprouvés.
C’est aussi la méfiance qu’il a ressentie envers lui-même au moment du surgissement de l’excitation qu’il va projeter sur les autres. Les autres vont alors susciter la méfiance : ils seront traités de pervers, de provocateurs. C’est ainsi qu’il est reproché aux femmes de provoquer une excitation, et qu’il leur est demandé de se voiler ou de se cloîtrer. C’est ainsi que les religieux projettent leur incroyance sur les autres : ils traitent les autres d’incroyants parce que l’Unglauben, l’incroyance, est au cœur de la psychose. Alors une femme qui ne veut pas se voiler ou se cloîtrer fera partie du complot. Elle sera bannie ou tuée si elle refuse de servir de surface de projection, si elle renvoie le croyant-incroyant à sa propre jouissance refusée. Aujourd’hui en Iran, ceux qui refusent de porter cette incroyance sont exécutés. Et les Iraniens "traîtres de l’étranger" incarnent le mieux ce reproche refusé : ils participent au complot depuis l’extérieur. [...]"
Voir aussi Charlie Hebdo (hors-série) : "Complotisme" (fév.-mars 23) (note du CLR).
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