Revue de presse

"Ils étaient juifs, madame Panot, juifs" (G. Konopnicki, Marianne, 21 juil. 22)

Guy Konopnicki, journaliste, écrivain, chroniqueur à "Marianne". 21 juillet 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

JPEG - 68.2 ko

"[...] La présidente du groupe LFI à l’Assemblée ne se contentait pas de lancer une accusation injustifiée contre le président de la République, qui, avant même de prononcer le discours de Pithiviers, ne s’était nullement engagé dans la voie de la réhabilitation de Pétain, elle trouvait également le moyen d’utiliser le souvenir du Vél’d’Hiv sans employer le mot « juif ».

Il est gênant, le mot « juif », et ceux qui devaient obligatoirement faire apposer cette mention sur leur carte d’identité n’avaient guère le loisir de débattre sur sa signification. Étrangers ou nés en France, comme la majorité des 4 115 enfants arrêtés lors de la grande rafle, ils étaient juifs par les lois raciales de l’Allemagne nazie et par le statut des juifs, promulgué par le gouvernement de Vichy, corrigé et aggravé de la main de Pétain, chef de l’État.

Juifs, madame Panot, juifs.

Le mot serait-il difficile à prononcer, comme les noms des combattants juifs étrangers et communistes qui figuraient sur l’Affiche rouge ? Figurez-vous, madame Panot, que je le revendique, je suis juif, par ma famille, arrêtée en France et assassinée à Auschwitz, par mon père et par ma mère, combattants juifs de la Résistance française. Je me suis longtemps reconnu dans une gauche qui portait cet héritage, et, pour cette raison, je ne puis accepter l’indignité de ceux qui, aujourd’hui, prétendent parler en son nom.

Nous savons, malheureusement, pourquoi une partie de la gauche peine à prononcer le mot « juif ». [...]"

Lire "Rafle du Vel’ d’Hiv’ : "Ils étaient juifs, madame Mathilde Panot, juifs"".



Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales