Revue de presse

« Il me faut la même quantité de journalistes de gauche que de journalistes de droite » (P. Besson, Le Point, 22 fév. 24)

(P. Besson, Le Point, 22 fév. 24) 23 février 2024

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

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Lire "Questionnaire".

« [...] – Mettez ce qui vous arrange.

– C’est censé être une enquête sérieuse. Vous avez bien une préférence. Réfléchissez.

– La gauche, allez.

– Dans ce cas, il faut que vous changiez de journal.

– Pourquoi ? Il vaut mieux être un journaliste de gauche dans un journal de droite qu’un journaliste de droite dans un journal de gauche.

– Vous avez travaillé à la radio ?

– Oui. Ils me trouvaient trop de droite, alors ils m’ont viré. Je suis allé à la télé : ils me trouvaient trop de gauche. Normal : toutes les télés sont de droite. Ils m’ont viré aussi.

– Comment je fais, moi, du coup ?

– Interrogez quelqu’un d’autre.

– C’est ce qu’ils me disent tous.

– S’il y a trop de journalistes de gauche ou trop de journalistes de droite, comment vous allez vous en sortir ?

– On les virera.

– Ce n’est pas gentil.

– Il ne s’agit pas d’être gentil, il s’agit d’être juste.

– Comme Saint-Just.

– Qui c’est ?

– Un journaliste de gauche qui a fini guillotiné parce qu’on l’accusait d’être de droite.

– Putain de questionnaire.

– Saint-Just travaillait sur CNews ?

– Non, c’était avant.

– Avant quoi ?

– Avant l’Arcom.

– L’Arcom guillotine les journalistes ?

– Quand il y a trop de journalistes politisés à gauche ou à droite, il faut sévir. La peine de mort n’existe plus en France, grâce à Robert Badinter, qui l’a supprimée mais qui est mort quand même.

– Quelle punition attend les journalistes politisés ?

– C’est toujours délicat de les punir : ils sont douillets.

– C’est normal, ils passent leur temps à poser des questions à des gens plus riches et plus célèbres qu’eux. Si en plus, c’est pour se faire sermonner.

– Quand, dans un pays, il n’y a plus que des journalistes de droite, c’est comme dans un pays où il n’y a plus que des journalistes de gauche : l’information disparaît, remplacée par la propagande.

– Alors, je fais quoi ?

– Ce que font tous les ratés.

– Ah, je sais : écrire un livre ? »


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