Revue de presse

"Harkis : Hollande reconnaît la responsabilité de la France, les associations déçues" (AFP, nouvelobs.com , 25 sept. 12)

27 septembre 2012

"Comme il s’y était engagé, François Hollande a reconnu mardi la responsabilité et la "faute" de la France dans "l’abandon" des harkis, laissant toutefois sur leur faim les associations qui attendaient du chef de l’Etat l’inscription de cette reconnaissance dans un texte de loi.

"Il y a 50 ans la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s’étaient placés sous sa protection, ceux qui l’avaient choisie et qui l’avaient servie", a déclaré le chef de l’Etat, dans un message, à l’occasion de la journée d’hommage national consacré aux harkis et à leur descendants depuis 2001.

"Ensuite, les harkis et leur familles ont été accueillis et traités de manière souvent indigne sur le sol français", a-t-il aussi reconnu estimant que "la France se grandit toujours lorsqu’elle reconnaît ses fautes".

Il a notamment promis de réserver une place plus grande à leur histoire "dans les programmes scolaires, les travaux de recherche", mais aussi "davantage de solidarité" sociale et professionnelle.

Parti à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Hollande avait confié au ministre délégué aux anciens combattants Kader Arif, le soin de lire un texte lors d’une cérémonie dans la cour d’Honneur des Invalides, à Paris.

M. Arif, nés de parents restés fidèles à la France au moment de l’indépendance algérienne, a affirmé "la volonté du gouvernement" de franchir "une nouvelle étape dans la reconnaissance" des souffrances de cette communauté qui représentent quelque 500.000 personnes en France.

"Il faudra savoir sortir ensemble des exploitations de la douleur pour construire le chemin de la réussite", a-t-il dit promettant une rédéfinition de la Mission interministérielle aux rapatriés ainsi que des mesures pour faciliter leur insertion et leur accession à des postes de responsabilité. Le ministre veut aussi créer "un site internet" rassemblant "tous les documents sur l’histoire des harkis".

"Occasion ratée"

Mais ces annonces ont été jugées totalement insuffisantes par le comité de liaison national des harkis, une des plus grandes organisations représentant plusieurs associations de cette communauté. "On n’a eu que des mots creux qui n’ont aucun sens, c’est une occasion ratée" à l’occasion du cinquantenaire des accords d’Evian, s’est insurgé un de ses représentants, Mohamed Otsmani, délégué des Bouches-du-Rhône.

Il fallait au moins "une loi ou un décret qui reconnaisse la responsabilité de la France dans l’abandon des harkis, comme on l’a fait pour la communauté juive", a-t-il dit.

Au lendemain des accords d’Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d’Algérie, 55.000 à 75.000 harkis, supplétifs de l’armée française, ont, selon les historiens, été abandonnés et victimes de sanglantes représailles. Quelque 60.000 ont été admis en France, logés dans des camps de fortune du sud du pays."

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