Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

"Premier magistrat de la République, vous ne pouvez méconnaître la déontologie de la laïcité. Celle-ci vous fait un devoir de ne privilégier aucune option spirituelle, du moins dans l’exercice de votre fonction. Or vous venez de le faire par cette affirmation publique : « Je crois profondément qu’il peut exister des continuités entre Dieu et la science, religion et raison. » [...]

Vous avez voulu combattre le communautarisme religieux par votre loi sur le séparatisme. L’intention était bonne. Mais la réalisation est contestable. Pourquoi donc avoir permis aux associations cultuelles de mêler la démarche lucrative et l’activité cultuelle, en pouvant disposer d’immeubles de rapport, alors que la loi du 9 décembre 1905 interdit ce mélange des genres qui promeut sourdement un financement des cultes ? Et pourquoi vous être arrêté en chemin ? Le concordat d’Alsace-Moselle met à la charge des contribuables de toute la France, quelles que soient leurs options spirituelles, les salaires des prêtres, des rabbins et des pasteurs. N’est-ce pas également un séparatisme ?

Et comme vous le savez, la loi Debré de 1959 détourne l’argent public vers des écoles privées religieuses, ce qui revient, là encore, à faire payer aux contribuables athées ou agnostiques la promotion de la religion, soigneusement cultivée dans des institutions scolaires séparées. Ces deux exemples de séparatisme ne méritent-ils pas un examen critique à l’aune de l’universalisme dont vous vous prévalez ? [...]"

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