8 juin 2014
"Au début de la semaine dernière, un courrier électronique m’invitait à soutenir les jeunes qui s’apprêtaient à manifester contre le fascisme. J’ai cru, un moment, qu’il s’agissait d’exprimer l’indignation de la jeunesse de France après l’assassinat perpétré, quelques jours plus tôt, au Musée juif de Bruxelles. [...]
Comme à Toulouse en 2012, le tueur de Bruxelles a tiré froidement sur des juifs. Mais, avant même l’arrestation d’un suspect, nul ne pouvait penser que les motivations de cet assassin relevaient du vieil antisémitisme européen. Des jeunes ont donc manifesté contre le fascisme, en se gardant du moindre slogan dénonçant le crime de Bruxelles. C’est qu’il n’est plus possible de faire semblant ! En 1980, ce que l’on appelait le peuple de gauche défilait, personnalités en tête, il était indigné, ce peuple, parce qu’une bombe avait explosé devant la synagogue de la rue Copernic.Et les manifestants d’alors dénonçaient d’invisibles fascistes, extrêmistes nourris, croyaient-ils, par la vieille droite alors au pouvoir ! [...]
Las ! On ne pouvait faire semblant de croire que l’auteur du crime de Bruxelles était un disciple du nazi belge Léon Degrelle. Il était donc impossible de manifester sans froisser les frères des cités ! Mehdi Nemmouche arrêté, la première réaction médiatique fut de nous présenter "une famille sous le choc". La sienne ! On nous avait déjà fait le coup avec les proches affligés de Mohamed Merah, avant que sa soeur ne mette les voiles. Les tueurs appellent la compassion, pour s’être radicalisés lors de séjours mérités en prison. Comment manifesterait-on contre ces enfants perdus ? Ils tuent des juifs, c’est fâcheux, mais, pour jouir du bonheur des manifs, la gauche antifasciste a besoin de son vieil ennemi. Tant et si bien qu’il a de beaux jours devant lui."
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
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