Rassemblement "Liberté-égalité-fraternité-laïcité, voilà le combat !" (Paris, 20 sept. 20)

GODF J.-Ph. Hubsch : Depuis Vichy, jamais les valeurs républicaines n’ont été attaquées comme aujourd’hui (GODF, 20 sept. 20)

Jean-Philippe HUBSCH, Grand Maître du Grand Orient de France. 22 septembre 2020

[Les échos des initiatives proches sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Discours prononcé à l’occasion de la célébration le 228e anniversaire de la proclamation de la Première République lors du rassemblement républicain et laïque du dimanche 20 septembre 2020 (Place de la République à Paris)."

"[...] Si les francs-maçons, fils et filles des Lumières, ont tenu à prendre toute leur place dans la mobilisation de ce jour pour la République et la laïcité, c’est parce que, on peut le dire sans craindre d’être démenti, depuis la deuxième guerre mondiale, jamais sans doute, les valeurs républicaines et nos libertés, n’ont été, comme aujourd’hui, attaquées avec méthode, férocité, dans le cynisme et dans l’impunité. [...]

Cette idée républicaine n’est pas une voie du juste milieu. Elle est un projet fondé sur le primat du politique, de la citoyenneté et de la solidarité.

Le projet républicain, c’est d’abord une certaine idée de la liberté. Comme la liberté des libéraux, la liberté républicaine place les libertés individuelles au fondement même de l’organisation politique de la Cité.
Mais si pour les libéraux, la liberté c’est surtout la garantie que rien ne vienne limiter l’exercice des droits des individus, pour les républicains elle consiste en outre à empêcher toute domination au sein d’une communauté civique qui a l’ambition d’unir des citoyens jouissant de la même liberté au sein d’un espace politique commun.

Cet idéal républicain de non-domination politique repose sur l’égalité, sur une réelle égalité des chances entre les individus.
De ce point de vue, la menace la plus grave pour le projet républicain, c’est le recul ou l’abandon des institutions publiques dans le cadre desquelles les citoyens peuvent se rencontrer en égaux, se sentir traités en égaux.
Ce qu’on désigne globalement du nom générique de « services publics » constitue le cœur même du projet républicain.

La République enfin, est un projet universaliste d’élaboration du lien civique par-delà les assignations identitaires de chacun, dans la recherche et la préservation de ce qui est commun à tous.
La laïcité, c’est l’ensemble de principes juridiques qui garantit le primat de la liberté de conscience du citoyen au sein de cette communauté politique, dans laquelle nul ne sera plus tenu de se définir en fonction de ses appartenances ethniques, culturelles, religieuses, sociales ou autres.
La laïcité, c’est aussi un principe d’organisation sociale. La puissance publique et la sphère qui lui est associée en vue de constituer, établir et garantir les droits et libertés dont bénéficiera l’universalité des citoyens sont tenus à une réserve absolue en matière d’options spirituelles.
La sphère privée, celle des individus et des communautés, est entièrement libre dans le respect de la loi commune. [...]

On n’attaque pas seulement la République en France, on entend rompre avec les Lumières.
Cette crise n’est certes pas d’hier mais elle est particulièrement d’actualité, aujourd’hui que s’est ouvert le procès des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.

Combien il nous faut être reconnaissants à l’engagement infatigable de Charlie Hebdo qui ne faisant que son travail pour nous alerter, s’est tout à coup retrouvé seul dans le mauvais temps, isolé, tout seul devant, comme le petit cheval blanc, tous derrière et lui devant…
Il était devenu la cible idéale du fanatisme et de la haine de ce qu’on a appelé depuis, le « fascisme islamique »…
Nous lui avons rendu hommage l’an dernier dans le hall de l’Hôtel Cadet en exposant des œuvres des cinq dessinateurs assassinés autour de la fameuse une du Charlie Hebdo n° 712, qui les a fait entrer tous ensemble dans l’histoire.

Nous avons aujourd’hui le devoir de nous rassembler avec force si nous ne voulons pas qu’ils soient morts pour rien.

Deux jours avant l’ouverture du procès, Le Monde appelait à ne pas « surévaluer les motivations religieuses des terroristes » pour les ramener pratiquement à des « phénomènes de bandes ».
Cet article du Monde s’inscrit dans une doxa qui se développe et qui tend à nier le fait qu’un discours religieux puisse produire une doctrine mortifère et criminelle.
Et, dans une vision relativiste des choses on assiste à des audiences qui construisent patiemment la banalité des protagonistes, d’authentiques voyous sans doute mais certainement pas des islamistes. [...]"

Lire "Discours de Jean-Philippe HUBSCH, Grand Maître du Grand Orient de France".



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