par Claude Ruche 3 mai 2016
Dans la famille Cohn-Bendit, je demande le frère ainé !
Il s’appelle Gabriel mais ses amis l’appellent GCB, c’est plus chic, et ça lui donne l’illusion d’être au même niveau que PPDA, JJSS ou DSK. Les hommes qui compte ont des initiales cela permet de se reconnaître entre gens influents. Mais GCB peut vouloir dire aussi « Grand Couillon Barbu » et c’est certainement comme cela que l’histoire retiendra les multiples contributions de celui qui se défini comme « pédagogue dissident ».
Dans le journal Libération du 27 avril, il commet un article des plus intéressant en forme de « coup de gueule » qu’il intitule : « Les valeurs de la République, mais la République c’est quoi ? »
En un peu plus de 30 lignes, il assassine la République et les républicains en les accusant de colonialisme et de collusion avec le régime de Vichy. Il continue en démolissant l’Ecole républicaine qu’il accuse d’avoir formé des petits fascistes et le lycée napoléonien qui n’a servi qu’à fabriquer des petits Papon. Et pour ceux qui n’auraient pas compris, il enfonce le clou en précisant que oui, nous préparons le monde de demain dans des écoles d’hier avec des professeurs d’avant-hier et des méthodes du Moyen-Age. Et puis, précise-t-il, la République, ça n’existe pas ! Et il enchaine : arrêtez de nous bassiner avec les valeurs de la République. Son propos est un peu brouillon mais le fond de son discourt est très clair : il faut en finir avec cette république qui a trahi tous les espoirs qu’elle était censée porter car dans les faits, il n’y a ni égalité ni fraternité. La République nous a trahis, il faut la liquider.
Avec " La République, ça me saoule" de Marion Maréchal-Le Pen, ils sont au moins deux à être d’accord, ce qui n’est pas étonnant…
En effet, à la fin des années 1970, GCB n’hésita pas, à de multiples occasions, à prendre la défense des militants négationnistes Robert Faurisson et Paul Rassinier en se posant en défenseur de la liberté d’expression. Dans son livre Intolérable intolérance, publié en 1981 aux éditions de La Différence, il donne la parole à Eric Delcroix, avocat négationniste, Claude Karnoouh, anthropologue qui nie être négationniste mais avoue avoir des doutes sur le témoignage des rescapés et considère le journal d’Anne Frank comme un faux, Vincent Monteil, officier de l’armée française, professeur d’université spécialisé dans les études islamiques, converti à l’islam, antisémite et défenseur de Faurisson. Gabriel fera néanmoins une timide amende honorable en 2003 en prétendant que les historiens de la Shoah étaient nuls et qu’il était difficile de savoir ce qui s’était réellement passé. Vassili Grossmann, Elie Wiesel, Annette Wieworka et Léon Poliakov devaient être des affabulateurs !
Tout le monde aura compris qu’en lieu et place de la dissidence nous avons affaire en fait, à un délinquant. Ça ne l’empêchera pas d’être soutenu et financé par tous les ministres de l’Education nationale depuis 30 ans en plaidant pour une école sans programme mais avec un enseignement culturel ouvert sur un monde multiculturel et festif. Après avoir activement participé à la déconstruction de l’Ecole, notre trublion d’extrême gauche s’attaque maintenant à la République.
Vous penserez bien sûr, que la parole d’un baba cool attardé n’a aucune importance. C’est certainement vrai. Mais si la déclaration de GCB est dans la même veine que celle de Marion Maréchal-Le Pen, c’est que pour des raisons différentes. Ces deux-là ont intérêt à détruire la République. Ce qui est plus troublant, c’est qu’ils soient rejoints sur cette position par Henri Guaino qui déclarait hier : "On en fait n’importe quoi, aujourd’hui, des valeurs de la République", immédiatement suivi de : "C’est un peu comme la laïcité, dès qu’on a un problème, on se réfère à la République. On ne sait plus d’ailleurs ce que les uns et les autres mettent dans ce mot. Je tiens profondément à l’idée républicaine, mais n’en faisons pas n’importe quoi. N’en faisons pas l’alibi de n’importe quoi, l’excuse de n’importe quoi."
Assisterions-nous à un début de rapprochement entre l’extrême droite, l’extrême gauche et Les Républicains sur le thème d’une redéfinition de la République ?
Nous avions déjà compris que la République serait au cœur de la future campagne présidentielle mais nous n’avions pas vu que ce serait pour tenter de la détruire…
Claude Ruche
Lire aussi La républicophobie, une maladie qui gagne les égoïstes et les sots (note du CLR).
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