Revue de presse

G. Chevrier : atteintes à la laïcité et autocensure, un "cauchemar pour l’école et les enseignants" (atlantico.fr , 9 déc. 22)

Guylain Chevrier, docteur en histoire, enseignant, membre du Conseil d’administration du Comité Laïcité République ; Thomas Pierre, chargé d’études au pôle actualités et politique de l’Ifop. 12 décembre 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Plus d’un enseignant sur deux affirme s’être déjà autocensuré pour éviter des contestations au nom de convictions religieuses ou philosophiques avec les élèves, selon un sondage de l’Ifop. Une part significative des atteintes à la laïcité ne sont d’ailleurs pas signalées.

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Lire "Laïcité : l’Education nationale a heurté l’iceberg de l’islamisme, y a-t-il quelqu’un à bord pour éviter le naufrage ?".

Atlantico : L’IFOP vient de publier un sondage pour la revue Ecran de veille, "Les enseignants face à l’expression du fait religieux à l’école et aux atteintes à la laïcité" [1]. Quels sont les enseignements de ce sondage ?

Guylain Chevrier : Ce zoom sur l’expérience d’une autocensure des enseignants en cours, est très démonstrative. Trois enseignants sur dix ont été aux prises avec des contestations d’enseignements au nom de la religion depuis septembre 2021. Près d’un enseignant du public sur deux a été confronté à au moins une atteinte à la laïcité en dehors des cours, dont, le refus d’ôter un signe ostentatoire religieux dans l’enceinte de l’établissement scolaire. On y voit s’affirmer des demandes d’accommodements religieux, comme des repas confessionnels. 27% des enseignants ont déjà observé le port de vêtements religieux traditionnels larges dans leurs établissements de types abayas et qamis. Le refus de donner la main à quelqu’un, élèves qui prient dans l’enceinte de l’établissement, refus d’entrer dans un lieu de culte lors de sorties scolaires, le refus de participer aux cours d’éducation physiques et sportives font partie des hauts scores.

A peine la moitié des enseignants ayant constaté qu’un élève portait une tenue religieuse dans l’enceinte de l’établissement l’a signalé. L’enquête confirme que chez les jeunes professeurs, les moins de trente ans, sont favorables à un « assouplissement » des règles de la laïcité, dont 61 % favorables aux repas à caractère confessionnels, 41% d’accord pour que les élèves puissent porter des vêtements traditionnels de type abayas et qamis. Plus les enseignants sont jeunes, plus ils ont tendance à s’autocensurer, et donc à offrir moins de résistances. Les jeunes générations sont moins sensibles à l’idée d’une même loi pour tous, qu’à la « tolérance » sous une influence très anglo-saxonne du droit à la différence, à un individualiste post-moderne, qui s’éloigne progressivement de tout modèle collectif. Effet d’un délitement du modèle commun, à quoi cette évolution de l’école participe.

Un autre enseignement sur l’autocensure des enseignants tient au fait que plus on monte dans le niveau d’étude, et plus le problème est sérieux. On passe de 49% d’autocensure en élémentaire à 59 % en lycée. On pourrait en déduire que plus on avance dans les études, et plus le niveau de connaissance est élevé, plus le contenu est disputé. Parce que la connaissance entre plus encore en télescopage avec les préjugés religieux des élèves. C’est bien la connaissance qui est en recul, face à la montée des affirmations identitaires, quand l’enseignant se censure. On notera aussi à l’inverse que c’est en élémentaire que le chiffre augmente le plus, avec une progression de dix points depuis 2020. Ce qui montre aussi que c’est de plus en plus jeune que l’on revendique les interdits religieux. C’est en REP que les problèmes culminent, là où se concentre une population plus en difficulté, celle pour beaucoup « des quartiers », fréquemment plus d’origine immigrée, avec 18% d’augmentation pour atteindre le chiffre de 65% !

Thomas Pierre : Il m’apparaît important de préciser que l’échantillon est très représentatif. Nous avons interviewé beaucoup d’enseignants, y compris en zone d’éducation prioritaire, ce qui nous rapproche de la structure réelle des enseignants. L’enseignement majeur que je vois à notre enquête, c’est l’autocensure des profs par craintes de problèmes avec les élèves sur des sujets en rapport avec des faits religieux. Plus de la moitié des enseignants se sont déjà auto censurés, et 56% dans le secondaire. C’est un phénomène important et en augmentation. Cela a pris 20 points depuis notre dernière enquête, à la suite de l’assassinat de Samuel Paty. C’est le point saillant, mais il y en a d’autres. Les atteintes à la laïcité sont partout sur le territoire, à tous les niveaux, sur plein de sujets différents. Et beaucoup ont observé une atteinte à la laïcité dans les 15 derniers mois, depuis la rentrée de septembre 2021 (25%), 70% au total. C’est historiquement présent et très prégnant ces derniers mois.

Face à l’iceberg du fait religieux et de l’entrisme de l’islamisme à l’école, est-il encore possible d’agir pour éviter des dégâts irréversibles ?

Guylain Chevrier : On peut se le demander, avec cette dégradation que rien n’enraye jusqu’à présent. Il faut revenir aux enjeux de fond de l’école, c’est-à-dire au fait qu’elle est là pour enseigner des connaissances. La voilà la grande ambition qui ne devrait pas reculer d’un iota face à ces offensives d’influence religieuse. Depuis 2020, le nombre d’enseignants confrontés à des contestations d’enseignements, a augmenté fortement, de 9 points, par exemple concernant la mixité filles-garçons. Il y a une remise en cause tout particulièrement « de l’enseignant à enseigner » constate l’enquête, à travers certains contenus contestés comme la théorie de l’évolution, qui prend plus 5 points par rapport à 2020 pour atteindre 29%. Que va-t-il rester de l’enseignant, de sa fonction, au bout de cela, si on n’arrête pas l’hémorragie ? On voit d’ailleurs de plus en plus de familles face à cette évolution, inscrire leur enfant dans l’école privée. Cela devrait être un signal d’alarme. Attention qu’à la fin des fins, ce lâcher prise ne finisse par faire de l’école publique un ghetto multiculturel.

Le sondage note le fait que, non seulement les enseignants ont vu progresser la volonté de porter et même d’imposer des signes religieux dans l’école, en la défiant, mais qu’il existe un militantisme pour encourager d’autres élèves à faire de même. On assiste à l’entrée progressive du communautarisme dans l’école, sous prétexte que chacun devrait avoir le droit du libre choix de lui-même.

On parle de fermeté dans les réponses, mais en mettant toujours en avant le dialogue. L’obligation de la piscine dans le cadre des activités d’éducation physique et sportives est non seulement partie intégrante des programmes, mais est un impératif de sécurité, d’autonomie, car ne pas savoir nager est un handicap, et un risque auquel justement, l’école permet de parer, qui a été une conquête historique. Ce qui ne devrait pas être négociable. Dans un reportage intitulé « La Fabrique de la laïcité », sur l’école et le rôle du Conseil des sages de la laïcité, installé par Jean-Michel Blanquer, diffusé sur France 2 le 30 novembre dernier, on voit comment les échanges sur le sujet conduisent une bonne partie des élèves d’une classe à bouder ce cours, en mettant clairement en avant leur religion, parfois en raison de leur propre volonté ou celle de leurs parents, qui demandent une dérogation dans le carnet de correspondance. Ce ne sont pas les bonnes recommandations du Conseil des sages de la laïcité qui sont en cause, ou la bienveillance des enseignants ici, mais la méthode qui est à revoir. L’islamisme à un boulevard derrière cette façon d’envisager l’éducation à l’école, espace qu’il peut investir pour faire pression, non en faveur de la pudeur dont se réclament ces élèves pour refuser les cours de piscine, mais de la pudibonderie ! Nous sommes il est vrai à la limite du point de non-retour.

Toute règle sert à poser des limites, celles à l’intérieur desquelles on peut agir librement et au-delà desquelles on sera sanctionné. Comme on l’enseigne banalement à des étudiants, la règle de droit à certaines caractéristiques. Si elle est abstraite et générale, autrement dit concerne tout le monde, elle est obligatoire et sanctionnée, sinon c’est de l’emballage, elle est inopérante. Le dialogue doit demeurer, mais dans ce cadre strictement, pour en rester maître.

Est-ce qu’il y a une corrélation claire entre atteintes à la laïcité et autocensure des professeurs ?

Thomas Pierre : Bien sûr, c’est là où il y a le plus d’atteintes à la laïcité, notamment en REP, que les professeurs s’autocensurent le plus. Cela augmente d’année en année dans nos enquêtes.

Et ces atteintes à la laïcité viennent-elles de toutes les religions ou bien sont-elles plus spécifiques à certaines d’entre elles ?

Thomas Pierre : Dans nos enquêtes, nous veillons à ce que toutes les religions soient prises en compte, mais les faits auxquels sont le plus confrontés les enseignants proviennent surtout de la religion musulmane. Nous avons posé une question spécifique aux abayas et aux qamis, des vêtements de tradition islamique. Il y a des problèmes avec toutes les religions, mais pas forcément avec les mêmes occurrences. Nous ne voulons pas pointer un groupe en particulier mais regarder s’il y a des atteintes à la loi, notamment celle de 2004.

Votre enquête rapporte en effet que « l’essentiel des autres atteintes à la laïcité qu’ils rapportent est constituée de tentatives d’imposer des tenues vestimentaires religieuses, donnant à penser que la loi de 2004 ne serait pas respectée partout ».

Thomas Pierre  : Oui c’est ce qu’on constate en demandant aux professeurs ce qui a évolué depuis 2004. Le port de signes religieux pendant les sorties scolaires par exemple. Nous leur demandons bien d’exclure ce qui a pu se passer avant 2004 et qui biaiserait la réponse.

Vous avez aussi interrogé le « chantage à la photo ». Quelle est la prévalence de ce phénomène ?

Thomas Pierre : Il y a quelques mois, l’Express a publié une note du CIPDR évoquant cette pratique. Certaines jeunes femmes qui enlèveraient leur voile dans l’enceinte de l’établissement seraient victimes de chantage de la part d’autres élèves, surtout des hommes, menaçant d’envoyer des photos à leurs familles. Notre enquête montre que le phénomène est plus prégnant que ce que ne laissait entendre le CIPDR. C’est la différence entre les remontées faites aux hiérarchies et la réalité déclarative. C’est 14% du corps enseignant qui le constate et 32% en REP. C’est l’autre enseignement de cette étude : la très forte prévalence de ces phénomènes en REP.

Comment expliquer l’écart entre le constat global et celui des REP ?

Thomas Pierre : Il y a un certain flou, mais on peut supposer que c’est en partie parce que ce sont des zones populaires où certaines religions, notamment l’islam, sont plus marquées. Mais il n’y a pas de statistiques pour le confirmer.

L’un des éléments importants de votre étude, c’est la manière dont les enseignants perçoivent la situation et se sentent entendus ou soutenus par leur hiérarchie ?

Thomas Pierre : Les trois quarts des enseignants trouvent que le ministère n’a pas tiré les enseignements après l’assassinat de Samuel Paty. Il y a une vraie crainte que cela puisse se reproduire qui mène à l’autocensure dont nous parlions. Plus de 60 % des enseignants appréhendent de présenter des caricatures de personnages religieux aux élèves.

Ce que l’on observe, c’est que selon l’âge des professeurs, il y a une adhésion plus ou moins grande à l’assouplissement des règles de laïcité à l’école. Les plus âgés sont relativement conservateurs quand les plus jeunes sont plus partisans d’une laïcité McDo, « venez comme vous êtes ». 20 % des enseignants pensent qu’on devrait autoriser les élèves à porter des vêtements religieux, mais 51% des moins de 30 ans. Ces derniers sont plus dans une vision « anglo-saxonne » de la laïcité. Les professeurs ont les mêmes considérations que le reste du corps social sur ces enjeux. Ce sont aussi les plus jeunes qui appréhendent les situations de potentiels conflits avec leurs élèves. Il faudra voir dans dix ans ce que la nouvelle génération de professeur pense.

Les professeurs peuvent-ils attendre quelque chose de la part de leur hiérarchie, et de l’administration de l’Education nationale ?

Guylain Chevrier : Seulement 51%, une courte majorité, approuvent l’action du ministre sur les questions de laïcité et de faits religieux à l’école. Ils sont les trois quarts des enseignants à estimer que le ministère de l’Education nationale n’a pas tiré les enseignements de l’Assassinat de Samuel Paty, et pas du tout 34%. Ce qui donne une idée de l’état d’esprit de perte de confiance dans lequel peut être le corps enseignant. A travers cela, les enseignants expriment le sentiment de ne pas être épaulés, dans un contexte pas seulement d’affirmations identitaires, mais de radicalisation de ces affirmations.

Dans l’ordre des contenus contestés, on voit aussi des matières comme les Lettres ou la philosophie, avec 19%, plus 6 points en deux ans. Ce qui indique une évolution qui va dans le sens, non plus simplement d’une autocensure des enseignants, mais de la mise en place d’une censure des contenus par certains élèves, qui se sont transformées à force de ne pas vraiment sanctionner, en véritables militants religieux. C’est la liberté de la pensée à laquelle on met des entraves, et avec elle, notre démocratie qu’on atteint.

La laïcité elle-même, principe fondamental de l’école, est première, dans la ligne de mire de cette attaque religieuse de l’école d’envergure, avec plus 6 points depuis 2020 pour sa contestation dans les enseignements, pour atteindre 33 %. Il faut redonner de la légitimité par le sens, et par le courage. Il faut changer la donne, remettre les règles du jeu au centre du débat, aller à l’affrontement sur le terrain des idées, fort de nos valeurs, telle l’égalité d’accès aux savoirs qui émancipe qui donne à l’école toute la légitimité nécessaire. Il faut en faire une revendication à opposer aux destructeurs, qui puisse ramener les élèves vers leur école, nourrir les convictions qui sont le plus fort levier pour mobiliser les volontés, et obtenir le soutien massif des citoyens. Changer le rapport de force reste possible, mais il faut radicalement changer de ton, être inflexible, pour de bonnes raisons, celles humanistes dont l’école est indéniablement porteuse.

La liberté, c’est à la fois d’obtenir les moyens de l’autonomie de soi, seule l’égalité devant l’éducation le permet par l’école, mais aussi d’être "citoyen » avant d’être de telle religion ou pas, pour faire société, en dépassant son entre-soi. Que c’est aussi à cette responsabilité là que l’on doit éduquer, entre droits et devoirs, faut-il encore rendre au peuple un peu plus de son pouvoir souverain, certes. Ce qui indique que la question ne se réduit pas à l’école. C’est donc à cela à quoi il faudrait redonner force et sens, pour que l’institution scolaire retrouve ses couleurs, celles se reflétant dans le triptyque républicain, Liberté-Egalité-Fraternité, de ce beau drapeau bleu, blanc, rouge. Le combat sera héroïque ou il sera perdu, sans aucun doute !

Et quand incidents il y a, ils ne sont pas signalés. Pourquoi ?

Thomas Pierre : Entre la réalité du terrain et ce qui est signalé il y a un vrai hiatus. Respectivement 47% et 48% des professeurs n’ont pas signalé le port de signes religieux ostensibles en sortie scolaire et le port de couvre-chefs à caractère religieux. Ils sont pourtant tenus de le faire. Beaucoup demandent de l’enlever, mais il y a aussi une part non négligeable des professeurs qui ne demandent même pas aux élèves de retirer un vêtement non conforme à la laïcité. Soit il y a une crainte de représailles, soit ils estiment que ce n’est pas dérangeant, soit ils ne veulent pas rajouter un problème à l’élève.

Avez-vous le sentiment que le problème est sous-estimé dans les discours officiels ?

Thomas Pierre : Je ne vais pas faire d’interprétation, mais il est probable que le ministère et le CIPDR sous-estiment le phénomène, en raison notamment du manque de remontées. Nos chiffres sont très massifs. Et même s’ils sont plus représentés dans certains endroits, ces phénomènes sont présents partout.

Vous écrivez « cette étude tend ainsi à montrer que les signalements recensés par les équipes du Ministère (ex : VALEREP) ne sont que la partie émergée de l’iceberg d’une poussée du religieux beaucoup plus large : la « stratégie d’entrisme salafo-freriste » signalée par le CIPDR au mois d’août semblant porter ses fruits. » Que voulez-vous dire par là ?

Thomas Pierre : Le CIPDR ciblait une tendance, sur TikTok, de jeunes incitant à porter le voile et autres vêtements religieux en classe. Le CIPDR y voyait un phénomène à la marge. Cette enquête, au vu des chiffres, montre que ce n’est pas tant à la marge que cela. Les pratiques augmentent et il n’y a pas de raison que cela cesse d’augmenter.

Face à l’autocensure des professeurs qui acceptent de plus en plus cet état de fait, faut-il craindre qu’il n’y ait plus personne pour s’opposer à la tendance montante ?

Guylain Chevrier : Nous n’en sommes pas là, mais si rien de majeur n’est fait, nous y allons tout droit. Une majorité d’enseignants craint d’avoir à gérer des situations d’élèves portant des tenues religieuses, apprend-t-on encore dans cette enquête. Pour réagir, faut-il encore en donner les moyens, que ce soit aux chefs d’établissement ou aux enseignants, qui doivent se sentir protégés, soutenus par leur hiérarchie. On fait dans la dentelle, avec un ministre dans une position d’influenceur, sous l’œil d’un président de la République qui est toujours prêt à dégainer son « en même temps », alors que le pronostic vital de l’école républicaine et laïque est engagé. Ce qui continue de faire peser sur les enseignants en réalité le « pas de vagues ». Un enseignant sur cinq a observé des contestations lors des cérémonies d’hommage à Samuel Paty. On apprend aussi par l’Ifop que seuls six enseignants sur dix ont eu un temps pour lui rendre hommage dans leur établissement. Comment cela est-il possible ? On voit là de quelle façon pour les enseignants la question qui se pose n’est pas seulement de ne pas accepter cet état de fait, mais que leur établissement joue son rôle pour leur permettre d’assurer leur mission, en faisant passer des messages essentiels aux élèves et plus encore, à l’ensemble de la communauté éducative, et donc à ces autres enseignants qui cèdent ou sont en risque de céder. Nous en sommes à un point où il est question de se réveiller, au sens de sortir de ce cauchemar pour l’école et les enseignants, avec une crise de vocation comme jamais. A travers le sort des enseignants, il en va finalement tout simplement, de l‘unité républicaine du pays."



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