17 janvier 2023
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] A Bruxelles, plusieurs organisations controversées semblent avoir leurs entrées. À l’automne 2021, la campagne du Conseil de l’Europe promouvant « La liberté dans le hidjab » et marquée du logo de l’Union européenne s’est attiré l’ire du gouvernement français. Parmi ses concepteurs : le Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (Femyso), une fédération d’associations de jeunesse pointée par plusieurs chercheurs pour ses liens avec les Frères musulmans. Toujours à la fin de 2021, alors même que la France demande des comptes à Bruxelles, Helena Dalli, commissaire européenne à l’Égalité, reçoit… les dirigeants du Femyso. Comme un pied de nez à la réaction française, assimilée, par ces derniers, à de l’« islamophobie ». Autre exemple : le European Forum of Muslim Women (EFOMW) est intervenu ces dernières années à plusieurs reprises au sein du Parlement européen, notamment pour sensibiliser à – encore et toujours – l’« islamophobie ».
Si l’amendement du groupe Renew mentionne particulièrement la question des financements, c’est notamment parce qu’en 2015 le Femyso a reçu de la Commission européenne 30 000 € de subventions en tant que coordinateur du projet « Combattre les violations humaines associées à l’islamophobie ». Dans le cadre du projet Meet, qui vise à « prévenir l’islamophobie contre les femmes et les filles en Europe » la Commission prévoyait également une contribution pouvant s’élever jusqu’à 14 397 €. Cette stratégie d’approche des institutions européennes trouve son point d’orgue dans le courant de 2015. La France est alors frappée par deux vagues d’attentats. Interrogé par Marianne un ancien membre du conseil d’administration du Femyso raconte cette année déterminante : « La Commission a été alertée d’une augmentation des actes racistes, antisémites et islamophobes. Elle décide alors de travailler avec des associations spécifiques sur le sujet. Le Femyso en a fait partie. »
L’association européenne y voit une aubaine : « C’est aussi comme ça que travaillent les Frères musulmans, poursuit ce fin connaisseur de la confrérie. Ils savent saisir les occasions. » Sans s’intéresser davantage aux origines et aux objectifs de cette association, « la Commission leur a donc grandement facilité le travail » : « Les Frères ont compris que c’est à Bruxelles que se trouve le pouvoir : il est plus judicieux d’aller influencer directement les institutions européennes, qui pourront voter des textes que les États membres seront tenus de respecter. » Interrogée par Marianne la Commission européenne assure que le Femyso ne reçoit plus « aucun financement » de sa part. Signe que le vent tourne ? « Il y a quelques mois, nous n’étions que quelques-uns à nous préoccuper de ce sujet. Il y avait un verrou à faire sauter, l’idée reçue selon laquelle si on se penche sur cette question c’est que l’on est d’extrême droite », analyse Ilana Cicurel. Aujourd’hui, se réjouit-elle, « la Commission ne peut plus ignorer la position du Parlement ». [...]"
Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Marianne : "Heureux comme un Frère musulman à Bruxelles" (8 déc. 22) dans Belgique, la rubrique Frères musulmans dans Islamisme,
les dossiers Conseil de l’Europe : campagne pour le foulard islamique (2021) dans Conseil de l’Europe et Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (Femyso) dans Europe (note du CLR).
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