Fatiha Boudjahlat, enseignante en collège, cofondatrice de Viv(r)e la République. 18 août 2017
"Pour lutter contre des pratiques « culturelles » comme l’excision et récuser le communautarisme, il ne suffit pas de recourir à l’indignation et à des arguments moraux. Il faut examiner et prendre au sérieux le discours multiculturaliste qui considère l’universalisme comme destructeur d’altérité et qui en fait une position « occidentale ethnocentrée » équivalente à d’autres : la réduction de l’universalisme s’accompagne toujours du relativisme.
En allant résolument sur le terrain adverse, de manière détaillée et en prenant l’excision comme « sujet archétypal pour mesurer ce qu’implique le multiculturalisme », Fatiha Boudjahlat invite les laïques et les républicains à déplacer, à approfondir et à affiner leur argumentation. C’est l’ensemble de l’articulation entre droits collectifs et droits individuels qu’il convient de penser avec plus d’acuité et de fermeté, afin de soutenir, avec le dispositif de l’État-nation, l’autonomie de chaque individu et de récuser une conception pour laquelle la liberté se définit par l’appartenance."
Lire aussi Trudeau et l’excision : "Derrière la polémique, le paradoxe du multiculturalisme" (C. Valentin, lefigaro.fr/vox , 1er août 17), "Ce que révèle le discours de Tariq Ramadan sur l’excision" (C. Valentin, lefigaro.fr/vox , 23 juin 17), Pour Tariq Ramadan, l’excision fait "partie des traditions de l’islam" (valeursactuelles.com , 21 juin 17) (note du CLR).
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