11 août 2022
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé que toutes les conditions étaient réunies pour l’expulsion du « prédicateur » Hassan Iquioussen, réputé proche des Frères musulmans, fiché « S », connu pour prêcher un islam rigoriste, en raison, entre autres, de vidéos qui « préconisent de "ne pas suivre les lois de la République", remettant en question la réalité des attentats commis par Daech, affichant une sympathie pour Oussama Ben Laden, s’opposant à la laïcité ».
Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur a fait valoir que cette expulsion était justifiée par le fait que « ce prédicateur tient depuis des années un discours haineux à l’encontre des valeurs de la France contraire à nos principes de laïcité et d’égalité entre les femmes et les hommes ». Des éléments recueillis par la préfecture du Nord confirment des discours « haineux envers les valeurs de la République » ainsi que « des thèses antisémites ». On lui reproche d’inciter à « une forme de séparatisme » et d’alimenter « des thèses complotistes autour de l’islamophobie ».
Le mis en cause a fait appel de la décision d’expulsion auprès du rtibunal administratif de Paris. Lequel, contre toute attente, a accédé à sa demande, sur le motif que l’expulsion constituerait « une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale ». On s’interroge sur cet argument au regard de ceux avancés par le ministre de l’Intérieur sur la dangerosité du prêcheur pour notre société. Le ministre a décidé de faire appel de cette décision devant le Conseil d’Etat.
Depuis de nombreuses années, nous alertons sur la banalisation de l’islamisme, à quoi la loi "Séparatisme" d’août 2021 a commencé de tenter de remédier. Certains élus, dont les députés David Guiraud (Nord) ou Manuel Bompard, LFI - parti politique qui promettait d’abolir cette loi en cas de victoire aux dernières élections législatives - se sont indignés de cette expulsion sans rien critiquer des accusations formulées à l’encontre de M. Iquioussen.
Il semble que l’Etat de droit est défendu dans le sens d’une protection de l’individu hors sol. Laquelle devrait pourtant s’arrêter à la remise en cause de la liberté des autres, et donc être plus encore défendue comme protection de tous.
Il s’agit de déstabiliser les démocraties en en retournant contre elles-mêmes ses principes, considérés par les islamistes comme leur point faible, pour tenter de les soumettre à la seule loi islamique.
Nous n’oublierons jamais qu’en embuscade dans l’ombre de l’intégrisme, il y a une cohorte d’attentats islamistes, avec des personnes dont les droits sont morts avec eux, de Charlie Hebdo à Samuel Paty. Nous espérons que les décisions à venir en prendront toute la mesure.
Une prise de conscience qui doit nous réunir, par-delà nos singularités, car si la République est attaquée, ce sont tous ceux qui vivent sur son sol qui se trouvent en danger.
Comité Laïcité République,
le 11 août 2022.
Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Hassan Iquioussen ;
"L’islamisme politique, un adversaire difficile à saisir, la preuve dans le Nord" (mediacites.fr , 30 oct. 20) dans la rubrique Nord,
"À Denain, la maire socialiste cajole les Frères musulmans" (Le Point, 13 fév. 20) dans le dossier "Ces élus qui ont vendu leur âme" (Le Point, 13 fév. 20) ; dans la rubrique Localités ;
Islamisme : "Dans le Nord, les Iquioussen font leur nid" (Marianne, 18 oct. 19) dans le dossier Marianne : "Frères musulmans : leur stratégie de conquête" (18 oct. 19) ;
les rubriques Islamisme et Loi "Principes de la République" (2020-21) (note du CLR).
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