5 février 2019
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[…] « Ceux qui ont tenu la plume pour écrire les premières versions du traité se sont engagés à faire en sorte que sortir ne soit pas possible. On a soigneusement oublié d’écrire l’article qui [le] permet », s’amusait Jacques Attali lors d’une conférence sur l’Union européenne en 2011. Il parlait alors du traité de Maastricht, qui ne contenait en effet aucune disposition permettant à un pays de s’extraire de l’Union européenne.
Le traité de Lisbonne a changé la donne. Un article 50 a été intégré au traité sur l’Union européenne (TUE) et prévoit que « tout Etat membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union ». C’est celui que Londres a invoqué il y a bientôt deux ans, et dont l’application fera en principe de la Grande-Bretagne un « pays tiers » à compter du 29 mars 2019 à minuit. L’article 50 fixe en effet à deux années la durée des négociations de sortie après notification. Au terme de ce délai, le pays concerné n’est plus représenté dans les institutions communautaires et ne contribue plus à l’élaboration du droit.
C’est d’ailleurs l’un des enjeux des discussions en cours. […]
La politique de la chaise vide du général de Gaulle avait abouti au « compromis de Luxembourg ». Le moment est idéal. La grande puissance de l’Union, l’Allemagne, est en pleine crise existentielle. Angela Merkel est affaiblie et l’économie du pays ralentit. Le moment est peut-être venu de lui mettre un marché ambitieux entre les mains : celui de rompre avec l’austérité et la déflation salariale. Sinon ? Pourquoi pas un référendum, comme le demande la constitutionnaliste Anne-Marie Le Pourhiet : « Si un pays de souveraineté parlementaire comme la Grande-Bretagne l’a fait, un pays de souveraineté populaire tel que la France ne pourra en faire l’économie. » […]"
Comité Laïcité République
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