12 février 2018
"Un jeune ouvrier agricole andalou devra payer 480 euros d’amende pour avoir publié sur Instagram une photographie déformant une effigie de Jésus.
Religion contre liberté d’expression. De nombreux Espagnols se sont mobilisés sur les réseaux sociaux après la condamnation d’un Andalou de 24 ans pour avoir posté sur Instagram, en mai 2017, une caricature de Jésus.
Daniel Serrano avait mis en ligne un photomontage du “Christ dépouillé” appartenant à la fraternité de la Amargura de Jaén, en Andalousie. Il avait “photoshopé” l’image de la statue en la déformant “avec son propre visage, piercing dans le nez inclus”, écrit le quotidien local El Diario de Jaén, qui revient sur la sentence : 480 euros pour “avoir honteusement manipulé” l’image du Christ et s’être “moqué avec mépris de la fraternité”.
Le journal rapporte également les déclarations du jeune homme à la sortie du tribunal : “Je ne sais pas comment je vais payer, cela va me coûter dix jours de récolte d’olives. Il est clair que je ne le referai pas, mais cela me semble indigne.”
“Le droit à la critique des religions”
En Espagne, la nouvelle de la condamnation s’est répandue sur les réseaux. Pour défendre le jeune homme et s’indigner de la sentence, chacun y est allé de son propre “meme” du “Christ dépouillé”. Comme le professeur de droit pénal et ancien juriste au Tribunal constitutionnel Joaquín Urias, cité par El diario : “Ce verdict va à l’encontre de la justice européenne et du Tribunal constitutionnel qui ont reconnu le droit à la critique des religions.”
“Pour Urias, poursuit le site d’information, ‘il y a [actuellement] une vague de répression contre la liberté d’expression’.” Daniel Serrano ne compte pas faire appel. Il a accepté le verdict sur les conseils de son avocate, face à un procureur qui réclamait plus de 2000 euros d’amende."
Lire "Espagne, condamné pour une caricature du Christ sur Instagram".
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