Laurent Bonelli, maître de conférences en science politique à l’université Paris Nanterre - Fabien Carrié, chargé de recherche au Fonds de la recherche scientifique (FRS- FNRS) belge - Auteurs de "La Fabrique de la radicalité. Une sociologie des jeunes djihadistes français" (Seuil). 11 septembre 2018
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"[...] Grâce à une convention passée avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), nous avons eu accès aux dossiers de 133 mineurs — 96 garçons et 37 filles — impliqués dans des affaires de terrorisme ou signalés pour radicalisation. [...]
La construction d’un État « islamique » comme les attentats perpétrés dans un certain nombre de pays ne relèvent pas seulement d’une quête spirituelle visant à préparer le règne de Dieu : cela traduit aussi un projet politique qui prend symboliquement et physiquement pour cible les gouvernements, les institutions et certains groupes (les « mécréants », les « juifs », les « homosexuels », les « mauvais musulmans »). Dans les dossiers étudiés, cette idéologie apparaît comme une solution commode pour condamner dans un même mouvement le modèle parental, qui serait contaminé par les valeurs de la société d’accueil dans son investissement scolaire, dans son matérialisme, dans son refus des origines (qu’elles soient culturelles ou religieuses), et le modèle républicain incarné par l’école. L’échec n’en est désormais plus un. Il se transmue en choix délibéré de la fidélité à une communauté idéelle, qui incarnerait une pureté originelle, tant du point de vue de ses valeurs que de ses pratiques. [...]"
Lire "En finir avec quelques idées reçues sur la radicalisation".
Voir aussi la rubrique Djihadistes français et/ou en France (note du CLR).
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