12 avril 2014
"Pour la conclusion de son congrès de printemps, samedi 12 avril, à Aberdeen, le Parti national écossais (SNP, indépendantiste, au pouvoir) a le vent en poupe. Dans moins de six mois, le 18 septembre, la nation sera appelée à voter par référendum sur une question historique : « Est-ce que l’Ecosse doit être un pays indépendant ? » Et le soutien au oui, bien que toujours minoritaire, est en nette progression. Les sondages lui donnaient vingt points de retard sur le non avant l’hiver ; l’écart s’est réduit à environ dix points en moyenne. Un récent sondage donnait même 47 % des voix aux partisans de l’indépendance, contre 53 % à ceux qui voulaient rester dans le Royaume-Uni. Trois siècles après l’acte d’union avec l’Angleterre de 1707, l’indépendance de l’Ecosse devient possible.
De quoi permettre à Nicola Sturgeon, numéro deux du SNP et vice-première ministre écossaise, de pavoiser, sous les applaudissements : « La campagne pour le non est en sérieuse difficulté. » Elle moque ses opposants, dont elle juge la campagne trop négative. Ceux-ci « tentent de faire peur et de menacer », estime-t-elle.
Les attaques venant des unionistes ne manquent effectivement pas. Le chancelier de l’Echiquier (ministre des finances), George Osborne, a fait le déplacement à Edimbourg en février pour prévenir : « Si l’Ecosse quitte le Royaume-Uni, elle quitte la livre britannique. » Pour lui, pas question de partager la monnaie britannique, contrairement à ce que veulent les indépendantistes.
Autre attaque : le rattachement à l’Union européenne. Le camp du non avertit que l’Ecosse ne pourra pas rejoindre automatiquement les Vingt-Huit et qu’il lui faudra poser sa candidature, comme pour tout nouveau pays. José Manuel Barroso, le président de la Commission, est même intervenu dans le débat, affirmant que ce serait un processus « extrêmement difficile, voire impossible ».
Enfin, la question des hydrocarbures en mer du Nord est importante : les partisans du non rappellent que les réserves sont en forte baisse, et que la manne financière risque de disparaître progressivement.
Autant d’attaques que le SNP rejette en bloc. Il estime que les réserves pétrolières peuvent être exploitées plus longtemps que ne le prédisent les cassandres. Il souligne qu’il serait étrange que l’Europe rejette un membre qui veut la rejoindre, et qui applique déjà toutes les réglementations en vigueur. En ce qui concerne la monnaie, il menace : si Londres rejette le partage de la livre sterling, alors l’Ecosse refusera de prendre sa part de la dette publique du Royaume-Uni. [...]"
Comité Laïcité République
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