10 août 2022
[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Militantisme trans et réaction féministe arrivent en Europe continentale non pas comme des nouveau-nés, mais comme des ados : déjà formés, bien énervés, tout en tatouages et attitudes. Tandis qu’en Suède et en Belgique, certains professionnels de la santé commencent à s’élever contre la prescription de bloqueurs de puberté aux enfants, la Belgique entend retirer la mention de genre des papiers d’identité officiels, et l’Allemagne se prépare à adopter avant l’automne un projet de loi qui facilitera l’autodétermination de genre. L’évolution semblait à sens unique et inévitable. Jusqu’à la semaine dernière.
Robert McLiam Wilson
Traduit de l’anglais par Myriam Anderson
Lire "En Angleterre, l’identité de genre fait demi-tour".
Le 28 juillet, le NHS (National Health Service), système de santé publique du Royaume-Uni, a pris la décision de fermer le service de développement de l’identité de genre pour les enfants et les adolescents (GIDS) de la clinique Tavistock, à Londres, le seul en Angleterre à être spécialisé dans le traitement des enfants confrontés à des problèmes d’identité de genre. Une conséquence du rapport intermédiaire publié par la Cass Review, une enquête indépendante, diligentée par le NHS, sur les principes et les pratiques de la clinique.
Le service de développement de l’identité de genre fait polémique depuis longtemps. Il poursuit un modèle de soins qui repose principalement sur l’assertion, de sorte qu’une enfant de 12 ou 13 ans qui se déclare de genre masculin (ou vice versa) se voit prescrire des bloqueurs de puberté (des médicaments puissants et encore très expérimentaux), puis, à partir de 16 ans, des traitements hormonaux et, par la suite, l’intervention chirurgicale de réattribution définitive.
À la suite du rapport de la Cass Review et de la fermeture du GIDS, les deux camps du conflit sur la question transgenre crient victoire. Les féministes « critiques du genre » saluent le ralentissement de l’empiétement sur les droits des femmes, tandis que les militants trans estiment que le rapport soutient leur position, car, le GIDS étant débordé de demandes, le rapport a en effet recommandé l’ouverture d’autres centres pour traiter les enfants sujets à des problèmes d’identité de genre.
Les polémiques sur cette question constituent une forme de débat très liée à l’ère des réseaux sociaux. C’est une pomme de discorde toute prête à servir, parfaitement immuable et infiniment transférable. Dès l’instant que le sujet est abordé, que l’on parle de refuges contre les violences domestiques, de prisons pour femmes, de sport ou de toilettes publiques, les deux camps allument leur moteur et commencent à bombarder l’adversaire sans la moindre étincelle de volonté de persuasion, sans que la moindre opinion ne bouge d’un iota. [...]"
Lire aussi dans la revue de presse Kathleen Stock, universitaire lesbienne et féministe, dernière victime du « wokisme » britannique (lefigaro.fr , 6 nov. 21), la rubrique Transgenres dans Femmes-hommes (note du CLR).
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