4 août 2013
"Quelques centaines d’Algériens ont mangé et bu en public, samedi 3 août, en plein ramadan, dans la ville de Tizi Ouzou, pour dénoncer "l’islamisation du pays". Désireux d’affirmer leur liberté de conscience, ils étaient entre trois cents et cinq cents à participer à ce rassemblement avec bouteilles d’eau, pains, cigarettes et bières, le premier du genre en Algérie. Le déjeuner n’a été interrompu ni par la population ni par les autorités. [...}
Précisément, ce rassemblement était organisé en réaction à l’arrestation le 19 juillet de trois jeunes gens qui déjeunaient en journée dans un bar fermé de Tifra, un village de la région côtière de Tigzirt, 35 kilomètres au nord de Tizi Ouzou. Or, jusqu’aux années 1980, "dans les villes au moins, les restaurants étaient ouverts et ne jeûnaient que ceux qui le voulaient".
Nombre de déjeuneurs étaient issus de la minorité berbère, plus laïque que le reste de la population, qui a globalement mal vécu les politiques d’arabisation imposées à la Kabylie par le gouvernement depuis l’indépendance du pays, en 1962.
Ainsi, l’un d’eux expliquait-il sur une pancarte : "Je ne suis pas arabe. Je ne suis pas obligé d’être musulman." Bouaziz Aït Chebib, président du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), a également rappelé "l’attachement ancestral" des Kabyles "à la liberté de conscience"."
Lire "En Algérie, un déjeuner provocateur en plein ramadan".
Lire aussi "Samedi 3 août à Paris : pique-nique de soutien au rassemblement des dé-jeuneurs de Tizi-Ouzou" (humanite.fr , 1er août 13), Soutien à l’appel des "dé-jeuneurs" de Tizi-Ouzou : rassemblement le 3 août 13 place du Trocadéro à Paris, Ramadan : "Appel pour la liberté de conscience en Kabylie" (21 juil. 13) (note du CLR).
Comité Laïcité République
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