4 juillet 2013
"Un magistrat peu connu choisi par les militaires, Adly Mansour, a prêté serment jeudi comme président par intérim de l’Egypte, remplaçant l’islamiste Mohamed Morsi renversé par l’armée qui le détient.
Agé de 67 ans, M. Mansour, président de la Haute cour constitutionnelle, a promis de "protéger le système républicain" et d’être le "garant des intérêts du peuple" dans une brève allocution. Il a aussi rendu hommage à l’armée, "conscience de la nation" et à la presse "libre et courageuse".
La chute du régime de M. Morsi, élu en juin 2012 à la première présidentielle démocratique de l’histoire du pays, met un terme à un an de pouvoir islamiste marqué par des crises à répétition et une forte contestation populaire.
Elle ouvre cependant la voie à une délicate transition dans le plus peuplé des pays arabes, où l’armée a lancé une vaste opération contre les Frères musulmans dont est issu l’ex-chef d’Etat, accusé par ses détracteurs de vouloir instaurer un régime autoritaire au profit de la confrérie.
M. Morsi et sa garde rapprochée sont détenus par l’armée, et la police militaire égyptienne a arrêté Mohamed Badie, le Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, mouvement dont est issu le président. [...]
Sur la place Tahrir au Caire qui a fêté toute la nuit avec des feux d’artifice le renversement de M. Morsi, moins de trois ans après avoir célébré la chute de son prédécesseur Hosni Moubarak en février 2011, il restait quelques petits groupes de manifestants alors que des haut-parleurs diffusaient de la musique patriotique. [...]
Après l’expiration d’un ultimatum de 48 heures lancé par l’armée et face à la persistance du président à rester au pouvoir, c’est son ministre de la Défense et chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, le nouvel homme fort du pays, qui a annoncé sa mise à l’écart.
Les forces de sécurité l’ont ensuite arrêté et emmené au siège du ministère de la Défense, après la diffusion d’un enregistrement vidéo dans lequel M. Morsi, qui fut le premier président civil et islamiste du pays, s’est redit "le président élu d’Egypte" et a dénoncé un "coup d’Etat complet".
Ce coup de force fait craindre de nouvelles violences, alors que les heurts depuis le 26 juin ont coûté la vie à 57 personnes, dont dix morts mercredi soir lors d’accrochages entre des pro-Morsi et les forces de l’ordre et entre pro et anti-Morsi.
Le ministère de l’Intérieur a averti qu’il répondrait "fermement" aux troubles et des blindés ont été déployés la veille au Caire.
La feuille de route sur la transition politique a été rédigée par l’armée, qui avait pris les rênes de l’exécutif durant 16 mois entre la chute de Moubarak et l’élection de Morsi. Elle a toutefois fait l’objet de tractations avec l’opposition et les principaux dignitaires religieux musulmans et chrétiens du pays. [...]"
Lire "Egypte : Morsi détenu par l’armée, son successeur prête serment".
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