Revue de presse

"Ecole : entre public et privé, quand la mixité trinque…" (Marianne, 29 mars 19)

4 avril 2019

[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"[…] Pour ramener ces parents vers la rive de l’école républicaine, ou les convaincre d’accepter la carte scolaire, des solutions sont-elles envisageables ? A en croire Jean-Philippe Gadier, cosecrétaire du Snuipp-FSU de Haute-Garonne, oui. Ce responsable syndical participe et veille aux expérimentations mises en place par le conseil départemental de Haute-Garonne pour favoriser une plus grande mixité sociale dans les établissements. Chaque année, depuis le mois de septembre 2017, une petite partie des élèves censés rejoindre les collèges Raymond-Badiou et Bellefontaine, situés dans les quartiers sensibles de Toulouse, sont répartis en dehors de leur secteur dans divers établissements réputés du centre-ville et au public « plus favorisé ». Cinq élèves par classe, précisément. Le but : « lutter contre tous les communautarismes », rapporte Gadier.

S’il est encore trop tôt pour mesurer les résultats de cette expérimentation, les retours des parents, tous bords confondus, sont des plus positifs, promet-il. « Il n’y a eu aucun problème de discipline et nous observons des effets sur la socialisation des élèves, ils ont beaucoup moins peur de l’autre, constate-t-il. L’expérience de l’altérité, c’est une des fonctions de l’école. Si nous arrivons à renouer avec cette fonction en enrayant le fait qu’il y ait d’un côté les ghettos et de l’autre les écoles élitistes, les parents ne se poseront plus de questions et choisiront l’école publique. Les effets d’évitement peuvent être ralentis ainsi, j’en suis convaincu. »

Cette hypothèse, qui pourrait apparaître naïve, se vérifie à Paris, pourtant haut lieu de ce que certains appellent la « ségrégation scolaire ». A la rentrée 2017, plusieurs expérimentations ont été menées dans six collèges parisiens pour tenter d’y accroître la mixité sociale. Dans le XVIIe arrondissement, plus précisément dans le secteur des collèges Berlioz et Coysevox, un système d’affectation dit de « montée alternée » a été mis en place. Concrètement, les deux secteurs, radicalement opposés en termes d’origines sociales, ont été fusionnés pour n’en former qu’un, et à chaque rentrée, l’ensemble des élèves du secteur va alternativement dans l’un ou dans l’autre collège. Le but : mélanger les publics. « Les opposants au projet se plaisaient à dire que cela allait faire fuir les parents de certains enfants vers le privé et qu’on allait donc perdre les résultats de cette expérimentation parce que ça allait vider les établissements des catégories sociales aisées, se souvient Julien Grenet, chercheur au CNRS et auteur de l’étude « bilan » de cette expérimentation. En vérité, c’est tout le contraire qui s’est produit. » […]

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