19 novembre 2013
"Elisabeth Badinter, 69 ans, est philosophe. Elle a souvent pris des positions à contre-courant sur les grands sujets de débats parmi les féministes : opposée à la loi sur la parité en 2000, elle est favorable à la grossesse pour autrui sous certaines conditions. Dans son dernier ouvrage, Le Conflit : la femme et la mère (Flammarion, 2010), elle dénonçait le retour du naturalisme et de la culpabilisation des mères.
Qu’avez-vous pensé de l’appel des "343 salauds", qui s’opposent à la pénalisation des clients de prostituées au nom du respect de la liberté ?
C’était une intervention nécessaire, car je suis frappée du silence des hommes dans ce débat. Deux catégories d’individus ne s’expriment pas : les hommes, prochaines cibles de la loi, et les prostituées. La forme était contestable. Mais je n’ai pas de critiques sur le fond.
Pourquoi êtes-vous défavorable à la pénalisation des clients de prostituées ?
La pénalisation, c’est la prohibition. Je préfère parler de prohibition plutôt que d’abolitionnisme, car c’est l’objectif des auteurs de la proposition de loi. Ils font référence à l’abolition de l’esclavage ! La vente d’un individu n’est pas comparable à la prostitution, qui est une mise à disposition de son corps à des fins sexuelles, que l’on peut accepter ou refuser dès lors que l’on n’est pas prisonnière d’un réseau. [...]"
Lire "L’Etat n’a pas à légiférer sur l’activité sexuelle des individus".
Comité Laïcité République
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