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Lire "Entre Dunkerque et Gaza, un lien à l’épreuve de la guerre".

"[...] S’inspirant des jumelages mis en place entre les villes allemandes et françaises au sortir de la seconde guerre mondiale pour rapprocher les deux peuples, Michel Delebarre souhaite en faire de même avec le conflit israélo-palestinien. Au départ, l’idée d’un mariage à trois entre Dunkerque, Gaza et la commune israélienne de Ramat Hasharon, dans la banlieue de Tel-Aviv, est envisagée. En 1997, un arbre de la paix est même planté à Dunkerque en compagnie de Michel Delebarre, du Gazaoui Ashraf Shaat, étudiant à l’université de Dunkerque, et du maire de Ramat Hasharon, Ephraim Hiram. « En dépit des relations avancées avec Ramat Hasharon, le mariage tripartite a été abandonné en raison d’un pic de tensions lors de la seconde Intifada, entre 2000 et 2005, explique Matteo Pottier Bianchi. Les relations sont ensuite devenues trop tendues entre les deux camps. »

L’échec de ce rapprochement n’a néanmoins pas entamé les liens entre la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD), qui comprend vingt et une communes, et Gaza. En 1999, l’association Gaza-Dunkerque est créée pour accompagner la collectivité dans sa coopération avec la cité palestinienne. En deux ans, une bibliothèque et un parc urbain (financés par la CUD) sont inaugurés à Gaza. La coopération se poursuivra avec l’accueil de plusieurs étudiants palestiniens et la formation de techniciens gazaouis à la gestion de l’eau à Dunkerque. Mais deux événements mettront un terme à cette collaboration. Tout d’abord, la victoire du Hamas aux élections législatives, dans la bande de Gaza, en 2006.

« Cela a considérablement grippé les relations, se souvient Claude Nicolet, qui fut chargé de la délégation aux relations internationales à la CUD de 2001 à 2014. Jusqu’alors, on discutait sans problème avec les autorités palestiniennes. Mais il était impensable pour nous de nouer des relations avec cette organisation terroriste. Petit à petit, nous avons perdu nos relais politiques sur place. » Ensuite, lorsque, en 2014, Michel Delebarre est battu aux élections municipales par l’actuel ministre délégué chargé du logement, Patrice Vergriete, s’opère un changement de cap : la nouvelle municipalité réduit son investissement consacré aux relations internationales. « Forcément, la coopération avec Gaza a été réduite à peau de chagrin, se désole Matteo Pottier Bianchi. Pour autant, la CUD ne s’est jamais totalement désengagée de son soutien aux projets menés sur le terrain. » [...]