15 octobre 2023
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Professeur au collège Gambetta d’Arras depuis le 1er septembre 1999, « Monsieur Bernard » est mort assassiné ce vendredi 13 octobre au sein de son établissement. Les collégiens et lycéens présents racontent à Charlie l’enchaînement macabre de ce début de journée. Récit.
Martin Lom
Lire "Récit. Attentat d’Arras : « Par la fenêtre, j’ai vu mon prof’ dans une flaque de sang énorme »"
[...] Ava, de son côté, a pu voir sur l’agresseur de près : « J’ai vu, dehors, un homme avec un ou deux couteaux, et en face de lui, un homme qui tente de le repousser avec une chaise. Le proviseur adjoint est arrivé pour tenter de l’arrêter. » La jeune fille assiste bouche bée à cette scène d’une violence inouïe. « À un moment je me tourne, il y a mon prof d’EPS essoufflé. Il me crie : « Remonte ! Remonte ! ». Il était tout en sang, sa gorge était en sang, sa bouche était en sang, son nez était en sang. »
C’est une fois à l’abri, confinée, qu’elle assiste au meurtre, depuis la fenêtre de sa classe. « Par la fenêtre, j’ai vu mon prof’ de Français de l’année dernière, Monsieur Bernard, à terre, dans une flaque de sang énorme. Ils ont fini par mettre une bâche sur son corps : j’ai compris que c’était fini. Il était mort, avec du sang tout autour de lui, et des policiers partout », nous confie-t-elle, bouleversée.
À l’extérieur, les parents commencent à affluer. Devant le cordon de sécurité établi par les forces de l’ordre, le désarroi se lit sur les visages de tous les parents, élèves et badauds. Il est environ 13 heures 30 lorsque les premiers élèves sortent de leur confinement. Les parents attendent leurs enfants dans une tension palpable. Les élèves sortent classe par classe pour éviter tout mouvement de foule. Deux heures plus tard, certains n’étaient pas encore sortis. [...]
Ava, la collégienne qui a assisté à la mort de son professeur, tient à lui rendre hommage auprès de Charlie Hebdo, la voix tremblante : « Il parlait français avec, genre, des manières d’une autre époque un peu, un beau langage très soutenu. Et on en rigolait avec lui. C’était un nounours, il était trop gentil. Ça me fait mal au cœur de me dire qu’il est mort en défendant ses élèves et ses collègues quoi. »
*Tous les prénoms ont été changés."
Voir aussi dans la Revue de presse le dossier Assassinat de l’enseignant Dominique Bernard à Arras (13 oct. 23) (note de la rédaction CLR).
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