28 juillet 2013
"Samedi, peu avant la veillée du pape François sur la plage de Copacabana, "la marche des salopes" s’est invitée aux JMJ.
[...] Cette manif se nomme "marche des salopes" et elle réunit des défenseurs de la cause féminine, prostituées, Femens, transsexuels, sympathisants de la cause gay, pros avortement. C’est dire si leur présence en pleines Journées Mondiales de la Jeunesse détonne. Les pèlerins regardent les seins dénudés, les hommes en string, maquillés ou déguisés en bonne sœurs avec circonspection. Mais avec peu d’animosité. "Ils ont le droit d’afficher leurs convictions, tout comme nous avons le droit de dire que nous sommes contre le mariage gay", affirme Jean-Marie de Nantes.
On a soudain l’impression que le débat sur le mariage pour tous n’a toujours pas été digéré… Lors de cette manif qui a réuni près d’un millier de personnes, les slogans sont pour la plupart tatoués à même le corps. "Mon utérus est laïc" peut-on lire sur un ventre d’une militante pour le droit à l’avortement. "Mon corps est mon business, pas un trou !" sur celui d’une prostituée qui dénonce les agressions sexuelles et les viols dont les femmes sont victimes au quotidien. "Dans l’état de Rio, une femme est violée toutes les 90 minutes !" explique Maria, une "salope".
Sur les banderoles brandies par des hommes en talons aiguilles et la bouche maquillée en rouge vif, ou des femmes au buste ceinturé façon "bondage", le ton est tout aussi décapant : Un "Retire ta croix de mon utérus !", offusque tout de même un groupe de jeunes catholiques. "Vous exagérez !" crie un jeune brésilien. "Pas plus que vous avec vos slogans pro-vie totalement rétrogrades !" rétorque une manifestante. Parmi les "salopes", des catholiques également. "Nous croyons que le pape a les moyens d’utiliser toute cette solidarité qu’il dit éprouver pour considérer les femmes comme ses égales", explique Gisèle Barbosa, du mouvement "Catholiques pour le droit de décider !" qui défend l’avortement. "Nous voulons montrer à tous ceux qui ont les yeux tournés vers le Brésil à cause du pape que c’est un pays où les femmes ont très peu de droits, où il semble normal de se faire agresser et où l’avortement est loin d’être garanti", déclare Ana Carolina, en short, talons hauts et soutien-gorge pigeonnant. Au Brésil, l’avortement est seulement autorisé en cas de viol jusqu’à huit semaines de grossesse ou quand la vie de la mère est en danger. Quelques crucifix en bois sont brisés, les Jmjistes sont dégoûtés et crient à l’unisson : "Esta es la juventud del papa !""
Comité Laïcité République
Maison des associations, 54 rue Pigalle, 75009 Paris
Voir les mentions légales