Revue de presse / tribune

"Des Prix Nobel de littérature se mobilisent pour Boualem Sansal" (lepoint.fr , 23 nov. 24)

(lepoint.fr , 23 nov. 24) 28 novembre 2024

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

Annie Ernaux, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Orhan Pamuk, Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature, Salman Rushdie, Peter Sloterdijk… Ils s’associent à notre appel, rédigé par le Prix Goncourt Kamel Daoud, pour la libération de l’écrivain.

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Annie Ernaux, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Orhan Pamuk, Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature, Salman Rushdie, Peter Sloterdijk… Ils s’associent à notre appel, rédigé par le Prix Goncourt Kamel Daoud, pour la libération de l’écrivain.

Aux défenseurs de la liberté

Aujourd’hui, je m’adresse à vous avec une profonde inquiétude. Mon ami, l’écrivain algérien Boualem Sansal, a été arrêté, samedi 16 novembre. Cette nouvelle tragique est le reflet d’une réalité alarmante en Algérie, où la liberté d’expression n’est plus qu’un souvenir face aux répressions, aux emprisonnements et à la mise sous surveillance de la société entière.

Désormais, tout est possible : la perpétuité pour un texto, la prison pour un soupir d’agacement. Sansal ressemble à un vieux prophète biblique, souriant. Il provoque les passions et les amitiés autant que la détestation des soumis et des jaloux. Il est libre et amusé par la vie. Il écrit des livres sur les orages et les lumières abstraites de notre époque, et il s’amuse de la haine des autres. Sansal écrit, il ne tue pas et n’emprisonne personne. Son innocence face à la dictature lui fit oublier la réalité de la Terreur en Algérie depuis quelques années. Il a négligé de regarder la meute qui l’attendait, il est retourné visiter son pays ce samedi-là. Il l’a payé cher.

Boualem Sansal, connu pour son courage et son engagement, a toujours été une voix critique contre l’oppression, l’injustice, le totalitarisme islamiste. En Algérie, les écrivains et les intellectuels, les éditeurs, les libraires, vivent dans la peur des représailles, des accusations d’espionnage et des arrestations arbitraires, des procès et des diffamations et des attaques médiatiques violentes sur leur personnel et leurs proches. Un véritable terrorisme éditorial les vise. Le dernier Salon du livre d’Alger s’est déroulé sous surveillance policière stricte et perquisitions pour retirer certains livres.

Nous ne pouvons pas rester silencieux. Il y va de la liberté, du droit à la culture et de nos vies à nous, écrivains ciblés par cette terreur.
Je lance un appel urgent à la solidarité internationale :
Exigeons la libération immédiate de Boualem Sansal et de tous les écrivains emprisonnés pour leurs idées.
Engageons-nous à les défendre, les soutenir.

Premiers signataires
Annie Ernaux (Prix Nobel de littérature), Jean-Marie Gustave Le Clézio (Prix Nobel de littérature), Orhan Pamuk (Prix Nobel de littérature), Wole Soyinka (Prix Nobel de littérature), Salman Rushdie, Peter Sloterdjik, Andreï Kourkov, Roberto Saviano, Alaa al-Aswany, Giuliano da Empoli, Sylvain Tesson, Leïla Slimani, Elisabeth Badinter, Erri de Luca, Bernard-Henri Levy, Caroline Fourest, Boris Cyrulnik, Philippe Claudel, Pierre Nora, Jean Hatzfeld, Jean-Baptiste Andrea, Jean-Christophe Rufin, Jean-Marie Rouart, Dominique Bona, Tahar Ben Jelloun, Abnousse Shalmani, Alain Finkielkraut, Catherine Cusset, Pascal Bruckner, Cynthia Fleury, Alain Mabanckou, Enki Bilal, Joann Sfar, Franz-Olivier Giesbert, Christophe Ono-dit-Biot, Peggy Sastre, François-Guillaume Lorrain, Emilie Frèche, Yascha Mounk, Jean-François Colosimo, Olivier Guez, Eva Illouz, Ayyam Sureau, Philippe Val, Sophia Aram, Michaël Prazan, Bérengère Viennot, Gilles Kepel, Paule Constant.



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