Revue de presse

"Des imams au service de la République française" (Le Monde, 25 av. 18)

26 avril 2018

"Trente imams "indignés" dénoncent l’antisémitisme et le terrorisme présents en France. Reconnaissant être dépassés par ce phénomène, ils expriment le souhait de s’impliquer davantage dans le combat républicain."

"Nous, signataires de cet appel, voudrions tout d’abord exprimer notre compassion pour tous nos concitoyens qui ont été touchés directement ou indirectement par le terrorisme et par les crimes antisémites qui ont frappé aveuglément notre pays.

Si nous avons décidé de prendre la parole, c’est parce que la situation, pour nous, devient de plus en plus intenable ; et parce que tout silence de notre part serait désormais complice et donc coupable, même s’il ne s’agissait jusqu’à présent que d’un mutisme de sidération.

Indignés, nous le sommes en tant que Français touchés par ce terrorisme ignoble qui nous menace tous. Nous le sommes aussi en tant que musulmans, comme le reste de nos coreligionnaires, musulmans paisibles, qui souffrent de la confiscation de leur religion par des criminels.

Notre indignation est aussi religieuse en tant qu’imams et théologiens qui voyons l’islam tomber dans les mains d’une jeunesse ignorante, perturbée et désœuvrée. Une jeunesse naïve, proie facile pour des idéologues qui exploitent son désarroi. Désespérés, n’ayant pas trouvé de sens à la vie, ces théoriciens d’une géopolitique du chaos lui proposent un sens dévoyé du martyr : un suicide déguisé, comme délivrance de la souffrance existentielle. Un acte qui ne serait qu’une mort appliquée à des enjeux purement politico-économiques. Or théologiquement parlant, le martyr est celui qui subit injustement ou subitement la mort, et non celui qui la recherche et la provoque. [...]

Ces pratiques criminelles revendiquées au nom de l’islam pourraient justement confirmer des clichés bien gravés dans les esprits. Certains y ont vu une occasion attendue pour incriminer toute une religion. Ils n’hésitent plus à avancer en public et dans les médias que c’est le Coran lui-même qui appelle au meurtre. Cette idée funeste est d’une violence inouïe. Elle laisserait entendre que le musulman ne peut être pacifique que s’il s’éloigne de sa religion : un musulman positif, totalement sécularisé. Bref, un musulman sans islam. Autrement dit, le vrai musulman, le bon, ne peut être véritablement qu’un mauvais musulman et un citoyen potentiellement dangereux. [...]"

Lire « Nous, imams indignés, sommes prêts à nous mettre au service de notre pays ».



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