16 décembre 2013
"Deux fois planté, deux fois vandalisé, pour les institutions laïques d’Angers, regroupées en collectif, la mutilation de l’arbre de la laïcité ne passe pas. Ce dimanche midi, rassemblés au pied de ce qui reste de leur symbole, ils ont tenu à réaffirmer les principes républicains à l’attention des auteurs.
Replanté dimanche dernier et décapité deux jours plus tard, l’arbre de la laïcité de la place Lorraine à Angers a suscité la plus vive émotion. Ce dimanche 15 décembre ils étaient plus d’une centaine à se réunir autour de ce qui reste de l’arbre, élus de gauche, responsables d’associations, simples citoyens, pour rappeler que « la laïcité n’est pas une opinion, mais un principe politique qui, en assurant la liberté de conscience, permet toutes les opinions », comme le soulignait Jack Proult, président de la FOL (Fédération des Œuvres Laïques) et coordinateur du collectif « Vigilance Laïcité » [1] de Maine et Loire.
Espérant « ramener à la raison » ceux qui, par deux fois en un mois, ont saccagé l’arbre symbole d’une République, indépendante de toutes les religions, le président de la FOL a tenu à leur faire savoir que « le principe de la laïcité est né avec l’avènement de la République et que de fait elle est le fondement historique de la souveraineté populaire de notre pays ».
Pour les membres du collectif, « les auteurs du délit seraient-ils de farouches ennemis de la République ? » La question était sur toutes les lèvres, sachant que les auteurs, ayant agi de manière anonyme, au beau milieu de la nuit, sans vraiment signer leurs actes, n’ont pas été identifiés.
« Qu’ils entendent que la laïcité permet le lien politique qui, au-delà des différences, des singularités et des appartenances communautaires, donne corps à la liberté et à l’égalité de la devise républicaine », a martelé Jack Proult, debout sur le banc de pierre qui devait permettre aux Angevins de se reposer à l’ombre de l’arbre aujourd’hui décapité. « Qu’ils entendent que la République, au-delà des intérêts particuliers fonde l’intérêt général et le vivre ensemble, autorisant une société civile plurielle ou chacun peut s’exprimer librement ».
Autour de la destruction de cet arbre, le conflit entre l’école publique et celles de confession religieuse, toujours très vivace en Anjou, a refait surface, même si le collectif n’attribue pas à ses défenseurs la dégradation. « La loi de 1905 interdit par son article 2 le financement des écoles confessionnelles, seule l’école publique est l’école de la République, même dans les Mauges », a tenu à préciser le coordinateur du collectif rappelant que « c’est la loi Debré de 1959 autorisant le financement des écoles confessionnelles sous contrat, une aberration républicaine, qui a semé la confusion. Mais ces derniers veulent attribuer une place indue à l’école publique, alors que les autres veulent détruire la République ». [...]"
[1] Le collectif Vigilance Laïcité est composé des structures suivantes : Délégués Départementaux de l’Éducation Nationale – FCPE – FOL – FRANCAS – FSU – JPA – LDH – OCCE - SDEN CGT –SE - SNEP - SNES – SNUipp - Solidarité Laïque – UNSA Education.
Lire aussi "Angers. Mais qui a massacré l’arbre de la laïcité place Lorraine ?" (courrierdelouest.fr , 8 nov. 13) (note du CLR).
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