Revue de presse

"Des familles s’inquiètent de dérives sectaires liées à l’islam" (Le Monde , 25 mars 14)

25 mars 2014

"La jeune femme, née à Paris dans une famille d’origine africaine chrétienne, ne sort qu’intégralement voilée et gantée, ce qui lui a déjà valu plusieurs contraventions. Dans la chambre de son fils de 12 ans, un livre sur le Prophète, un autre sur les ablutions à effectuer avant la prière constituent les seules distractions du jeune garçon.

Contraint par sa mère de se rendre à la mosquée cinq fois par jour, l’élève, aujourd’hui en CM2, a été déscolarisé durant toute l’année 2013. « Elle ne voulait pas qu’il aille à la piscine avec les filles, qu’il entende parler d’accouchement ou de sperme à l’école. Elle a plusieurs fois évoqué son intention de partir en Afrique ou en Arabie saoudite », rapporte une source proche du dossier.

Le 12 mars, le tribunal correctionnel de Chartres a condamné la jeune mère de 27 ans à six mois de prison avec sursis et à une « obligation de travailler ». Le procureur a estimé que cette attitude n’avait « rien à voir avec la religion » et a dénoncé une « dérive sectaire ».

Depuis quelques mois, des familles confrontées à une radicalisation religieuse de ce type dans leur entourage prennent contact avec la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui a « lancé l’alerte » au niveau interministériel. De même, l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (Unadfi), constate une « poussée exponentielle » des cas enregistrés dans ses antennes locales.

Dounia Bouzar, auteur d’un récent ouvrage intitulé Désamorcer l’islam radical (Les Editions de L’Atelier, 224p., 20 euros), qui tente depuis des années de démontrer que « ces parcours de désocialisation relèvent plus d’une instrumentalisation du religieux que de l’islam », assure, elle, être en relation avec une trentaine de familles ayant un « enfant endoctriné ». Elle vient de créer un centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam, pour aider les travailleurs sociaux à faire la distinction entre ce qui relève « de la liberté de conscience et ce qui s’apparente à une dérive sectaire, à une souffrance ».

Face à ce « phénomène récent et croissant », selon la Miviludes, et alors que les services de renseignement s’inquiètent du départ de plusieurs centaines de jeunes Français vers la Syrie, chacun se félicite d’une prise de conscience, mais les analyses divergent encore. « Emprise mentale » pour les associations, « radicalisation religieuse », voire « dérive islamiste » pour les autorités, les réponses oscillent entre approches sociale, judiciaire et policière. [...]"

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