Inna Shevchenko, militante féministe ukrainienne, Prix international de la Laïcité 2017. 7 avril 2020
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Avez-vous déjà pensé à lécher un lieu saint, à boire de l’urine de vache ou à vous rassembler avec des centaines de personnes dans une pièce pour réciter des mantras, au lieu de rester confiné chez vous pour vous prémunir du coronavirus ? Pendant que les scientifiques et les politiques sont à pied d’oeuvre pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les leaders religieux, eux, continuent à faire ce qu’ils font le mieux : mettre des personnes en danger.
[…] Le Cardinal de Rome Angelo de Donatis a essayé de repousser la fermeture des églises en Italie, l’Eglise orthodoxe russe a balayé la possibilité d’annuler les messes publiques, et en France, un curé a organisé des messes clandestines chez des particuliers en Nord-Isère, et ce malgré le confinement. Pendant ce temps, en Israël, des leaders religieux ultra-orthodoxes ont ignoré les ordres du gouvernement intimant de fermer les écoles et ont gardé ouvert les établissements d’enseignement de la Torah. Cette démarche fanatique a reçu le soutien de l’éminent Rabbin Chaim Kanievsky, qui a affirmé que suspendre l’étude la Torah, même pour un seul jour, étant un plus grand risque pour la survie du peuple juif que la propagation du nouveau coronavirus. Les autorités iraniennes ont quant à elles laissé ouverts des dizaines de mausolées et de lieux saints chiites plusieurs semaines après avoir imposé le confinement à travers le pays, et ce alors que l’Iran ait été touché très tôt par la pandémie de COVID-19. Certains visiteurs ont ainsi été filmés embrassant et léchant fanatiquement la surface des lieux saints pour se protéger de la contamination. Spectaculaire !
Le coronavirus perturbe la tendance historique des religions à gagner du poids en période de crise et de tragédie.
[…] En Malaisie, le point-chaud du coronavirus est une mosquée à Kuala Lumpur, où plus de 16 000 croyants se rassemblent pour prier. La cérémonie s’est ainsi achevée par la contamination de centaines de personnes. En Corée du Sud, la moitié des cas de coronavirus peut être reliée à une cérémonie religieuse ayant eu lieu à l’Église Shincheonji de Jésus. Les leaders religieux ayant conduit cette cérémonie sont aujourd’hui poursuivis pour homicide et pour avoir enfreint le décret sur le contrôle des maladies infectieuses dans le pays.
Combien de personnes découvriront qu’elles ont été contaminées après avoir participé à un acte de communion organisé par un prêtre utilisant une seule cuillère pour des centaines de croyants dans la ville roumaine de Cluj, le lendemain même de la mise en place de mesures de confinement dans le pays ? […]
Ni les prêtres arpentant les villes en Range Rover, répandant de l’eau bénite dans les rues comme c’est le cas en Ukraine ou en Géorgie, ni la consommation d’urine de vache, comme le recommandent des activistes religieux hindous, ne sauveront des vies durant cette pandémie. […]"
Voir aussi dans la Revue de presse la rubrique Coronavirus et religions dans Crise du coronavirus (note du CLR).
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