22 mai 2023
[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"La présence d’intervenants controversés, accusés d’être complotistes et proches des mouvements identitaires d’extrême-droite, crée une certaine gêne.
Karim Maoudj
Le salon "Demain, c’est aujourd’hui", autour du bien-être, de la santé naturelle, de l’alimentation saine, qui s’ouvre ce vendredi 19 mai au Château de Flaugergues, à Montpellier, est précédé d’une polémique. En cause : la présence, durant tout le week-end de ce "sommet", baptisé "MEET", pour Mouvement énergétique pour l’évolution terrestre, de personnalités controversées.
Certains des intervenants sont en effet associés aux Brigandes, un collectif d’extrême droite, qui s’est structuré à La Salvetat-sur-Agout, dans le nord du département de l’Hérault, avant d’annoncer sa dissolution. Selon nos informations, l’association MEET serait noyautée par des éléments complotistes et d’extrême droite. Et plusieurs intervenants seraient tout simplement surveillés de près par les services des renseignements territoriaux (RT).
"Je suis surprise qu’elle prenne une telle ampleur"
"Je suis un peu surprise qu’elle prenne une telle ampleur. Je ne suis ni complotiste, ni d’extrême droite. Elle ne m’atteint pas car ce n’est pas la vérité", se défend Hélène Labruyère, organisatrice de ce rendez-vous ésotérique, interrogée il y a quelques jours, lorsque la polémique enflait, par Midi Libre.
BFMTV a pu pénétrer au cœur du rassemblement de complotistes en cours à Montpellier pic.twitter.com/0251IREjI4
— BFMTV (@BFMTV) May 19, 2023
Mais la présence également annoncée du réalisateur du très médiatisé film complotiste “Hold-up” pendant le Covid n’arrange pas les choses. Tout comme celle d’un médecin nutritionniste antivax qui sévit sur tous les réseaux complotistes et aussi un autre intervenant proche de QAnon, la mouvance conspirationniste d’extrême droite venue des États-Unis.
Certes, elle reconnaît un lien de parenté avec Joël Labruyère, considéré comme le "gourou" de la mouvance. C’est son grand-oncle. Mais, insiste-t-elle, elle n’a "aucun rapport" avec le mouvement des Brigandes. Elle regrette que les critiques portent sur "10% de mes intervenants". Critiquant "l’amalgame" qui est fait.
Les collectivités embarrassées
Il n’empêche, la tenue du salon a généré un certain malaise. La Région Occitanie, à travers le site de son Comité régional de tourisme (qui reprend les annonces des offices de tourisme locaux), et la Ville de Montpellier en avaient d’abord fait la promotion, comme c’est souvent le cas pour les salons, sur leur site Internet, avant de retirer l’annonce. L’événement avait également fait l’objet d’une campagne d’affichage au travers d’une partie du réseau des sucettes Decaux. Avant d’être, là encore, retiré à la demande de la Ville.
La malaise a également touché le propriétaire du Château de Flaugergues, Pierre de Colbert, dont la stratégie engagée depuis de nombreuses années est d’ouvrir ce site exceptionnel pour tous les types d’événements. Ceci afin de financer l’entretien, fort lourd, de ce haut lieu classé de l’histoire de France. "Le contact avec Hélène Labruyère remonte à trois ans. Flaugergues est un lieu ouvert qui accueille 250 événements par et reçoit 60 000 personnes. On ne peut prédire le profil des personnes qui interviennent lors des événements", explique Pierre de Colbert.
Annuler ? Pas possible juridiquement
Reste qu’annuler l’événement est très compliqué. Selon nos informations, les collectivités territoriales y ont réfléchi. Avant d’y renoncer, parce que juridiquement compliqué. Elles espéraient voir les services de l’Etat être à l’initiative. Mais là encore, pour les mêmes raisons juridiques, une telle décision est inenvisageable.
Le Château de Flaugergues attend, pour ce week-end, entre 2 000 et 3 000 personnes. Comme elle l’a expliqué à Midi Libre, Héléne Labruyère pointe que la polémique ne concerne qu’une infime partie des intervenants. Mais nul doute que cette infime partie sera discrètement surveillée durant tout le week-end. Quant à Flaugergues, la famille historiquement propriétaire se serait bien passée d’une telle publicité, dont elle subit la pression, impuissante."
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