"Le procès des mots" 18 septembre 2020
[Les articles de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
"Une question plus difficile que celle de savoir qui a procuré des armes aux terroristes de janvier 2015 a émergé cette semaine durant ce procès : « Qui a fourni depuis des années des arguments déguisés en explications pour justifier la violence et le terrorisme ? » Fabrice Nicolino, à la barre des témoins, a mis les pieds dans le plat en dénonçant la complaisance à l’égard de certaines formes de totalitarisme, de penseurs labellisés « de gauche ». La charge fut sans pitié, et des noms furent lancés : Badiou, Sartre et, plus modestement, Plenel.
[...] On fit donc venir Jean-François Kahn pour parler de Tignous, qui avait dessiné dans ses journaux, mais surtout pour rectifier un peu le tir. On l’entendit donc dire que s’il n’était pas d’accord avec Plenel, il ne partageait pas l’hypothèse selon laquelle ses positions en feraient un complice du radicalisme islamiste. [...] Quel étrange spectacle que celui d’intellectuels se protégeant mutuellement dès que les premiers boulets de canon frappent leur petit cercle. [...] On est souvent déçu par la platitude des discours assénés par des esprits bien plus érudits que vous et moi. [...]
Il en va de la vie des idées comme du commerce de la drogue : il faut se maintenir au sommet si on veut durer dans le business. On suivra donc les modes les plus rentables, et on sera fasciste dans les années 1930, stalinien dans les années 1950 ou islamo-gauchiste dans les années 2020. [...]"
Lire "Le procès des mots".
Voir aussi dans la Revue de presse Procès des attentats de janvier 2015 : « Plenel ose écrire que Charlie mène une guerre aux musulmans » (lepoint.fr , 9 sept. 20) dans la rubrique Procès des attentats de janvier 2015 dans Attentats de janvier 2015 (Paris), "Cette gauche qui s’est toujours couchée devant les despotes" (F. Nicolino, Charlie Hebdo, 4 jan. 17) dans la rubrique Charlie Hebdo contre Mediapart (2017) (note du CLR).
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