26 novembre 2014
"Dans le Maine-et-Loire, des milliers de familles n’ont d’autre choix que de scolariser leurs enfants dans l’enseignement confessionnel. Une situation que dénoncent aujourd’hui des parents d’élèves.
Ils ont tellement peur de ne pas être entendus, ou de ne pas être crus, qu’ils ont décidé de « monter à Paris » pour raconter leur quotidien. Aujourd’hui, une délégation de parents d’élèves du Maine-et-Loire va tenir une conférence de presse à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour témoigner d’une situation difficile à croire : dans leurs villages, l’école républicaine, laïque et gratuite n’existe pas.
Le pays des Mauges, ce petit coin d’Anjou, entre Nantes et Angers, appartient à ce que les statisticiens de l’Education nationale nomment les « déserts » scolaires.
Un peu plus de 127 000 personnes vivent dans cette terre marquée par les guerres de Vendée de la Révolution française, où les religieux gardent la haute main sur les tableaux noirs, sans que les maires y trouvent à redire.
Sur 83 communes du secteur, 42 ne possèdent que des écoles confessionnelles. Et dans le canton de Beaupréau, la deuxième ville du secteur après Cholet, on trouve trois collèges et un lycée privé, mais rien de gratuit. « Ceux qui s’obstinent à vouloir aller dans le public sont mal vus dans les villages, assure un parent d’élève qui préfère rester anonyme. Ils sont considérés comme des cas sociaux, qui n’ont pas les moyens de se payer le privé. »
Mais les temps changent dans les Mauges. De plus en plus de parents réclament le droit de choisir, et militent pour la construction de structures laïques pour leurs enfants. La région (PS) leur a répondu, et doit ouvrir à la rentrée prochaine un lycée. Mais pour leurs cadets collégiens : rien. Le conseil général freine toujours des quatre fers.
« Il ne s’agit pas d’une question d’idéologie, je suis pour l’école publique mais nous n’avons pas les moyens de construire un collège en ce moment, d’autant que les autres établissements publics voisins ne font pas le plein », se défend Christian Gillet, le président (UMP) du Maine-et-Loire. Et d’ajouter : « Nous sommes une terre de tradition catholique, historiquement... »
Des arguments que les parents d’élèves ne veulent plus entendre. « Il y a de plus en plus de gens qui viennent de zones urbaines, le secteur est en train de devenir la troisième couronne nantaise, et pour eux il est inconcevable de ne pas trouver de structures publiques », relève Guillaume Dupont, le vice-président de la FCPE du département. « Nous ne sommes pas dans une attitude de bouffeurs de curés. Nous demandons une école publique parce que nous en avons besoin. Il n’est pas normal que des gamins de 6 e se tapent une heure et demie de car chaque jour pour aller au collège public ! »
La supplique, relayée par les élus de la région, semble avoir trouvé un écho auprès du ministère de l’Education nationale. Une délégation de parents devrait être reçue cette semaine par le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem."
Comité Laïcité République
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