Revue de presse

"Ces catholiques qui préfèrent les messes à domicile : « Nous ne nous retrouvons plus dans l’Église »" (Le Parisien, 16 juil. 23)

17 juillet 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Des groupes de catholiques se réunissent chez les uns les autres pour célébrer l’eucharistie plutôt que dans leur paroisse. Une manière de vivre leur foi comme les premiers chrétiens.

Julie Rimbert

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Ce vendredi soir, c’est dans le salon cossu de Fredérique Pasturel, une institutrice à la retraite, que la messe se tient. L’office est célébré autour de la table basse sur laquelle trône une bouge allumée. Il ne manque que le père Antoine qui a fait faux bond. Frédérique Pasturel fait partie d’un groupe de catholiques toulousains qui trois fois par mois, organise descelebrations à domicile a la maniere des premiers chredens

"Nous ne sommes pas en rupture, mais nous ne nous retrouvons plus dans l’Eglise d’aujourd’hui, assure-t-elle. Nous voulons revenir aux origines, avec des communautés qui se réunissent en petits groupes. Nous sommes en souffrance d’une Eglise plus fraternelle, moins cléricale. Ici, nous partageons un vécu, un ressenti. Chacun peut s’exprimer et apporter ce qu’il veut".

Trois prétres du diocèse ont accepté de célébrer ces offices. Ce soir-là, malgré l’absence du pere Antoine qui devait diriger la prière, ces croyants à la foi chevillée au corps ont décidé de mantenir leur messe sans eucharistie à proprement parler mais en partageant tout de même le pain et le vin à la fin, sous la véranda.

La messe a eté préparée avec les textes liturgiques du jour. C’est Frederique Pasturel qui dirige la cérémonie, mais chacun peut prendre la parole librement pour exprimer ses sentinents, demander pardon ou debattre des sujets de préoccupation comme l’accueil des gens du vovage ou prier pour les personnes atteines d’un cancer.

Frédérique Pasturel fait aussi partie des Sept pour faire du neuf, groupe qui avait adressé en 2019 une lettre a la Conference des évêques de France pointant le manque de responsabilité, de culture du débat voire de réflexion, dans de nombreux diocèses. Benoît, kinésithérapeute d’une cinquantaine d’années, reste impliqué dans la vie de sa paroisse mais il juge "les homélies des prêtres éloignées de la réalité". "J’aimerais que l’on revienne à la substantifique moëlle de l’Eglise, le partage et la fraternité."

Chants d’entrée et de sortie, lecture de la deuxième lettre de saint Paul aux Corinthens, psaume, évangile de Matthieu. L’office à domicile est celebré comme à l église mais parsemée de sourires et d’échanges. Un temps de convivialité qu’ils disent ne plus trouver dans leur paroisse, heurtés par les positions sur la place des femmes, le rôle des laïcs, la PMA ou encore l’homosexualité.

Des prises de position qui embarrassent l’Eglise. Jean-Marie Miquel est l’un des trois curés du diocese les célébrant. "Je comprends leurs preoccupations sans partager la totalité de leur point de vue. Il faut avoir de l’attention pastorale pour ces chretiens qui ne se retrouvent pas aujourd’hui dans l’Eglise", commente-t-il.

En tout, une cinquantaine de catholiques toulousains se reunissent ainsi chaque mois dans les logements des uns et des autres pour vivre leur foi autrement. Ils ont sollicité une rencontre avec le nouvel archevêque afin d’étendre leur mouvement. Une demande sans réponse pour le moment."


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