par Samuel Mayol. 5 septembre 2021
[Les échos "Culture" sont publiés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]
José-Louis Bocquet (scénario), Catel Muller (dessin), Joséphine Baker, éd. Casterman, 2016, 568 p., 30 €.
Au moment où Joséphine Baker va faire son entrée au Panthéon, je remets ici le commentaire que j’avais écrit sur ce beau roman graphique retraçant la vie de cette femme exceptionnelle.
Après les biographies dessinées de Kiki de Montparnasse, Olympe de Gouges, et Benoîte Groult, l’illustratrice Catel & le scénariste Bocquet retracent avec brio le destin exceptionnel d’une autre femme célèbre : Joséphine Baker.
D’origine afro-américaine et amérindienne, Freda Josephine McDonald naît dans le Missouri en 1906. Elle montre très vite une aptitude pour la danse, le spectacle et les pitreries.
Issue d’une famille pauvre, elle doit travailler jeune comme domestique, tout en poursuivant l’école. Elle monte sur les planches pour la première fois à quinze ans. Elle conquiert Paris dès 1925 avec son chant, sa danse, ses mimiques et ses tenues exotiques. Et même si, à partir de 1930, elle chante immanquablement, à chaque spectacle, « J’ai deux amours, mon pays et Paris », c’est bien en France qu’elle choisit de vivre, pays beaucoup plus accueillant à cette époque pour les Noirs que celui qui l’a vu naître.
L’ouvrage revient également sur des épisodes peut-être moins connus de la vie de Joséphine Baker, à commencer par ses nombreux engagements politiques. On apprend par exemple qu’elle participa activement à la Résistance tout au long de la Seconde Guerre mondiale en fournissant des informations aux Alliés ou en se produisant devant les soldats et les blessés. L’artiste s’engage aussi auprès des enfants en intervenant auprès de plusieurs orphelinats partout dans le monde et en en adoptant elle-même douze, chacun originaire d’un pays différent et formant ainsi une véritable « tribu arc-en-ciel ». C’est sans surprise qu’on la retrouve également aux côtés de Martin Luther King à lutter pour les droits civiques des Noirs et la fin de la ségrégation aux États-Unis.
Un roman graphique d’une grande richesse et qui rend un bel hommage à cette artiste talentueuse qui parvint à s’imposer en véritable icône
Samuel Mayol
Voir aussi les autres Notes de lecture dans Culture (note du CLR).
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