Revue de presse

"Caroline Fourest traquée aux Journées de Nantes du "Nouvel Obs"" (nouvelobs.com , 14 av. 13)

14 avril 2013

"Venue débattre d’islam et de laïcité, la journaliste a été violemment prise à partie par des manifestants anti-mariage pour tous, qui l’ont poursuivie jusque dans le train."

"La journaliste et essayiste Caroline Fourest, invitée aux Journées de Nantes organisées par "le Nouvel Observateur" les 12 et 13 avril, vient d’être très violemment prise à partie par des dizaines de militants brandissant des banderoles de la "Manif pour tous". Ils se sont infiltrés dans l’amphi de 800 places de la Cité des Congrès, où elle débattait avec l’écrivain Tahar Ben Jelloun et le député PS Jean Glavany sur le thème "Vers un islam moderne ?" Pour la plupart très jeunes, les militants anti-mariage homo se sont levés comme un seul homme dès la première prise de parole de la militante féministe, connue pour ses positions en faveur de la laïcité et du mariage pour tous.

Sifflets, hurlements, boules puantes et gaz lacrymogènes. Alors que la grande majorité de la salle hurle "Dehors ! Dehors !", les protestataires sont rapidement expulsés par le service d’ordre. Caroline Fourest, imperturbable, peut enfin parler de l’éveil prometteur de cet islam spirituel qui s’oppose à l’islam politique en Egypte et en Tunisie, et de cette défense de la laïcité qu’il ne faut pas confondre avec du racisme. Non sans avoir auparavant remercié les spectateurs pour leur réaction solidaire.

"Désolée pour ceux qui toussent et qui ont un peu ramassé des gaz tout à l’heure", plaisante-t-elle.

A l’extérieur, la manifestation grossit, enfants et jeunes ados au premier rang. Les drapeaux de la "Manif pour tous" se mêlent aux drapeaux français et breton, les slogans et la sono se font entendre jusque dans les salles du colloque. Le bâtiment est cerné, à l’issue des débats, Caroline Fourest doit être discrètement exfiltrée.

L’intervention des manifestants n’avait rien d’improvisé. Ils attendaient déjà Caroline Fourest à la gare, à son arrivée à Nantes. Nombre d’entre eux avaient même réservé leurs places à l’avance pour être sûrs de pouvoir assister au débat, et fait connaître leurs intentions sur Twitter. "Je voudrais remercier Caroline d’être venue, c’est courageux", a conclu le directeur du "Nouvel Observateur", Laurent Joffrin.

Mais décidés à ne pas lâcher leur proie, les manifestants ont ensuite conflué vers la gare, où Caroline Fourest devait reprendre le train pour Paris. Massés sur les quais, surchauffés, cavalant dans les couloirs, ils scandent "Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’hétéros". Guettent la journaliste en s’égosillant sur "la Marseillaise". Et sur l’air des supporteurs de foot : "Mais elle est où, mais elle est où..?" Mains et poings levés. Des boules puantes sont jetées dans un wagon de première classe.

Alors que le départ du train est annoncé, la tension monte encore d’un cran. Un cordon de CRS réussit finalement à repousser la foule, mais le train ne peut pas quitter le quai. Des manifestants sont descendus sur la voie. Quand, avec 45 minutes de retard, le TGV démarre, les plus remontés le regardent partir en chantant : "Ce n’est qu’un au revoir…""

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